Je ne vois plus rien que du noir. Il est si proche, je ne vois pas le reste.

Tu vois, la guerre est un état naturel. C’est l’état naturel de l’humanité. La paix est un accident.
Les premiers mots
Lire la suiteQuand j’étais enfant je trouvais tout normal. Ma mère m’enfermait régulièrement dans la cave, dans le noir complet. Je trouvais ça normal.
La cave était située sur le palier. Chaque appartement disposait de ce petit réduit où l’on pouvait caser tout ce qui encombrait, les balais, le seau, la serpillère, et moi. Au début des années soixante j’étais une petite chose à peine débarquée, mais j’étais tellement furieux que je donnais des coups de pied dans la porte pendant des heures, ou ce qui me semblait des heures, hurlant et trépignant et crachant des larmes de rage. Puis après j’avais peur, je m’asseyais dans un coin, silencieux comme les ombres, guettant son pas à l’extérieur. Peut-être qu’elle allait me laisser là pour toujours ? On ne sait jamais avec les femmes.
C’était un gosse furieusement excité par la vie et s’il était un truqueur, s’il roulait le monde, c’est seulement parce qu’il voulait vivre de toutes ses forces et se mêler aux autres qui, autrement, n’auraient fait aucun cas de lui.
Les premiers mots
Lire la suiteJ’ai connu Dean peu de temps après qu’on ait rompu ma femme et moi. J’étais à peine remis d’une grave maladie dont je n’ai rien à dire sinon qu’elle n’a pas été étrangère à cette lamentable et déprimante rupture, à mon impression que tout était foutu. Avec l’arrivée de Dean Moriarty commença le chapitre de ma vie qu’on pourrait baptiser « ma vie sur la route ».
Et alors ? J’ai un corps et je n’en ai pas honte.
En soi, il n’est ni bon, ni mauvais.
Ce n’est pas lui le problème :
c’est ton regard qui est sale !
Nous sommes une âme qui a un corps, et non un corps qui a une âme.Quand l’âme est satisfaite, un simple morceau de pain sec devient un festin pour l’estomac.
La rue était sur le versant sombre, au froid, et quand les fenêtres étaient ouvertes, on pouvait filer des gifles à son voisin d’en face.
Les premiers mots
Lire la suiteSur les hauteurs de Marseille, les bars branchés et les boulangeries bio sont apparus aussi subitement qu’une poussée d’herpès. La journée, le Venant se balade ici comme un beau-père qui sort de la chambre de ta mère en caleçon.
Eden ne savait pas encore ce qu’elle allait devenir et combien de sombres chemin l’attendaient.
Les premiers mots
Le ciel était bleu. Le ciel était bleu, comme il l’est toujours lors de ces chauds matins d’été, et je me souviens d’Éden qui m’avait pris sur ses genoux sur la balançoire, et on était montés très haut, si haut que j’avais cru qu’on allait passer par-dessus le toit de notre maison.