Catégorie : Romans
Les maisons – Fanny Britt
Il y a mes yeux qui disent See you never, alligator, et il le sait, et je le sais, et c’est parfois comme ça que finissent les histoires d’amour, même les plus persistantes.
Les premiers mots
Lire la suiteJe ne sais pas encore que je suis chez lui. J’aurais peut-être dû le deviner. Y avait-il un indice dans cette assiette au fond de l’évier, le couteau posé sur l’assiette, le beurre et la confiture sur le couteau ? Les cheveux de Francis s’emmêlaient-ils sur le peigne dans la salle de bains ? Se rasait-il toujours au rasoir à lames, ses pantalons se déchiraient-ils encore aux genoux ?
Le silence de la mer – Vercors
Le silence se prolongeait. Il devenait de plus en plus épais, comme le brouillard du matin. Épais et immobile.
Les premiers mots
Lire la suiteIl fut précédé par un grand déploiement d’appareil militaire. D’abord deux troufions, tous deux très blonds, l’un dégingandé et maigre, l’autre carré, aux mains de carrier. Ils regardèrent la maison, sans entrer. Plus tard vint un sous-officier. Le troufion dégingandé l’accompagnait.
La Comtesse des digues – Marie Gevers
Les premiers mots
Lire la suiteDans nos plaines, l’Escaut est roi. Point de rochers qui l’enserrent, ni de collines qui le détournent; le fleuve régit le pays et va comme il veut. Au long des siècles, les riverains sont parvenus à lui prendre quelques terres basses qu’un réseau de digues protège, que des écluses drainent ou irriguent. De grands remparts de boue durcie contiennent les marées, et à chaque pleine lune, les bateaux passent plus haut que la cime des noyers et des pommiers.
Ohan – Uno Chiyo
En somme, je suis un bon à rien, qui vit aux crochets d’une femme.
Les premiers mots
Lire la suite… Je vous sais gré de bien vouloir prêter l’oreille à mon histoire. Je suis fils d’une famille d’artisans teinturiers, la maison Kanô, établie autrefois dans le quartier de Kawara. Voilà des lustres pourtant que notre commerce est tombé en capilotade, et je me retrouve à brocanter dans ce réduit qui ne m’appartient même pas, mais quand je vois tout le mal que je me donne, alors que je pourrai vraiment ne pas m’en faire, je ne peux que rire de ma propre situation.
Si le XVIIIe siècle m’était conté
La religieuse – Diderot
Monsieur, lui dis-je, vous me demandez si je promets à Dieu chasteté, pauvreté et obéissance ; je vous ai bien entendu, et je vous réponds que non…
Les premiers mots
La réponse de M. le marquis de Croismare, s’il m’en fait une, me fournira les premières lignes de ce récit. Avant que de lui écrire, j’ai voulu le connaître. C’est un homme du monde, il s’est illustré au service ; il est âgé, il a été marié ; il a une fille et deux fils qu’il aime et dont il est chéri. Il a de la naissance, des lumières, de l’esprit, de la gaieté, du goût pour les beaux-arts, et surtout de l’originalité. On m’a fait l’éloge de sa sensibilité, de son honneur et de sa probité ; et j’ai jugé par le vif intérêt qu’il a pris à mon affaire, et par tout ce qu’on m’en a dit, que je ne m’étais point compromise en m’adressant à lui. Mais il n’est pas à présumer qu’il se détermine à changer mon sort sans savoir qui je suis, et c’est ce motif qui me résout à vaincre mon amour-propre et ma répugnance, en entreprenant ces mémoires, où je peins une partie de mes malheurs, sans talent et sans art, avec la naïveté d’un enfant de mon âge et la franchise de mon caractère
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L’invincible été de Liliana – Cristina Rivera Garza
Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible.
Les premiers mots
Lire la suiteNous sommes sous un arbre peuplé d’oiseaux invisibles. Au début, je pense qu’il s’agit d’un orme – le tronc robuste et solitaire doté de branches verticales que je sais reconnaitre depuis mon enfance – mais assez vite, un ou deux jours plus tard, je me rends compte que c’est un de ces peupliers transplantés il y a bien longtemps dans cette partie de la ville où la végétation originelle est rare.
L’âge heureux – Sigrid Undset
On se crée un idéal fabuleux et, finalement, tout ce que nous offre la vie est insuffisant.
Les premiers mots
Lire la suiteMme Iversen longeait la grille du jardin, ses jupes relevées car l’herbe était encore mouillée. « Venez mes enfants, d’ici vous verrez notre petit domaine. N’est-ce pas ravissant ? À vrai dire, tout est en ruine, le jardin s’est transformé en forêt vierge, mais regardez la véranda. »
Les secrets de ma mère – Jessie Burton
J’imagine que les secrets sont parfois nécessaires. Pour se protéger.
Les premiers mots
Lire la suiteCe samedi-là – un après-midi de début d’hiver, dans le parc de Hampstead Heath Elise attendait en réalité quelqu’un d’autre. Le rendez-vous avait été arrangé par John, son colocataire et propriétaire. Elle n’était pas certaine de savoir pourquoi elle venait rencontrer un illustre inconnu, mais elle se fiait aux suggestions des autres.