Ce bruit soudain de l’eau dans ce silence suspendu, ce serait comme un signal


Ce matin, Sylvia envisage à nouveau la vie. Ou plutôt : elle envisage cette journée. Une journée, c’est déjà bien.
Les premiers mots
Lire la suiteL’hiver n’a jamais été la saison de Sylvia. Le froid s’engouffre sous sa peau comme il s’il la constellait d’aiguilles, il engourdi des membres et ses pensées. Sylvia est une fille de l’été. Une fille du bord de mer et de l’océan Atlantique, qui ne s’épanouit vraiment que lorsqu’elle peut rêver aux possibles qui se cachent à l’horizon. Mais elle n’en a plus, d’horizon.
Je ne sais plus où me mettre pour me supporter.
Les premiers mots
Lire la suiteFace à la cheminée, le téléphone, il est à côté de moi. À droite, la porte du salon et le couloir. Au fond du couloir, la porte d’entrée. Il pourrait revenir directement, il sonnerait à la porte d’entrée: « Qui est là. – C’est moi. »
Je voulais le pouvoir. Je le voulais pour imposer mes plans, essayer mes remèdes, restaurer la paix. Je le voulais surtout pour être moi-même avant de mourir.
Les premiers mots
Lire la suiteMon cher Marc,
Je suis descendu ce matin chez mon médecin Hermogène, qui vient de rentrer à la Villa après un assez long voyage en Asie. L’examen devait se faire à jeun : nous avions pris rendez-vous pour les premières heures de la matinée. Je me suis couché sur un lit après m’être dépouillé de mon manteau et de ma tunique. Je t’épargne des détails qui te seraient aussi désagréables qu’à moi-même, et la description du corps d’un homme qui avance en âge et s’apprête à mourir d’une hydropisie du cœur.
Vous connaissez la chanson… voici des titres lus, parfois aimés ou non, dont j’ai envie de vous parler mais qui n’auront pas droit à un billet individuel (parce le temps manque, parce que je n’ai pas grand chose à dire, parce que…)
Lire la suiteEt donc là-dessus on a dormi car de s’aimer comme ça, on dirait pas mais ça épuise.
Les premiers mots
Lire la suiteDerrière les fenêtres, il y a le soleil certainement. On ne sait pas. Ici, on attend.
On devrait être triste. On ne l’est pas vraiment. Le monde comme nous retient sa respiration.
C’était de moi-même maintenant que j’avais peur. C’est de mon corps que venait le danger. De mon corps qui se dressait contre maitre, emporté par un instinct que je me refusais à reconnaitre.
Vos ordres sont charmants ; votre façon de les donner est plus aimable encore ; vous feriez chérir le despotisme.
Les premiers mots
Lettre première – Cécile Volanges à Sophie Carnay
Lire la suiteTu vois, ma bonne amie, que je tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps; il m’en restera toujours pour toi. J’ai pourtant vu plus de parures dans cette seule journée que dans les quatre ans que nous avons passés ensemble; et je crois que la superbe Tanville aura plus de chagrin à ma première visite, où je compte bien la demander, qu’elle n’a cru nous en faire toutes les fois qu’elle est venue nous voir in fiocchi.
Autant pas se faire d’illusions, les gens n’ont rien à se dire, ils ne se parlent que de leurs peines à eux chacun, c’est entendu. Chacun pour soi, la terre pour tous.
Les premiers mots
Lire la suiteÇa a débuté comme ça. Moi, j’avais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler.
Dans ces campagnes perdues une jeune fille est une étoile qui aimante les folies.
Les premiers mots
Lire la suiteRopraz, dans le Haut-Jorat vaudois, 1903. C’est un pays de loups et d’abandon au début du vingtième siècle, mal desservi par les transports publics à deux heures de Lausanne, perché sur une haute côte au-dessus de la route de Berne bordée d’opaques forêts de sapins.