Notre point commun à toutes, c’est qu’on était fatiguées. Tannées. Épuisées. Alors on est parties.

Notre point commun à toutes, c’est qu’on était fatiguées. Tannées. Épuisées. Alors on est parties.
Quand on est jeune, il est facile d’avoir des idéaux et de vivre en accord avec eux. Ce qui est compliqué, c’est de maintenir une cohérence dans le temps malgré les difficultés que nous impose la vie.
Les premiers mots
Lire la suiteRegarder un bébé dormir, c’est contempler la fragilité de l’être. L’écouter respirer doucement et harmonieusement produit une sensation de calme mêlée de stupeur. J’observe le bébé qui se trouve en face de moi, son visage détendu et pulpeux, le filet de lait qui dégouline le long d’une des commissures de ses lèvres, ses paupières parfaites, et je pense au fait que chaque jour, quelque part dans le monde, un enfant endormi dans son berceau cesse d’exister. Il s’éteint sans faire de bruit comme une étoile perdue dans l’univers, entre mille autres qui continuent d’éclairer l’obscurité de la nuit, sans que sa mort ne provoque chez personne un quelconque désarroi, à l’exception de ses parents les plus proches.
Je ne veux pas être une fille. Je ne veux pas non plus être un garçon. Je veux juste être moi-même.
-Tu préfères la vie de bohème, une vie d’artiste, plutôt que de rester ici auprès de ton fils et de ton…
-Mari? Pffff. Je désire une vie d’espérances, de risque et de bonheur ! »
Rentrer dans chaque mot avec tout notre corps, c’est-à-dire à la fois notre absence de corps et notre infinité de corps.
Sans déconner, qu’est-ce que tu trouves normal ici, toi? Un village de zombies qui s’anime deux mois par an? Une meuf de quatorze ans qui joue de l’accordéon? Merde! Il manque que les martiens!