C’était de moi-même maintenant que j’avais peur. C’est de mon corps que venait le danger. De mon corps qui se dressait contre maitre, emporté par un instinct que je me refusais à reconnaitre.


C’était de moi-même maintenant que j’avais peur. C’est de mon corps que venait le danger. De mon corps qui se dressait contre maitre, emporté par un instinct que je me refusais à reconnaitre.
Je ne sais pas si tu es heureuse, Maman. Je ne t’ai jamais demandé.
Les premiers mots
Lire la suiteJe recommence.
Chère Maman,
J’écris pour me rapprocher de toi – même si chaque mot sur la page m’éloigne davantage de là où tu es. J’écris pour revenir au jour où, sur l’aire de repos en Virginie, tu as fixé, horrifiée, le chevreuil empaillé suspendu au-dessus du distributeur de sodas à côté des toilettes, tandis que l’ombre de ses bois s’étendait sur ton visage. Dans la voiture, tu n’arrêtais pas de secouer la tête. «Je ne comprends pas pourquoi ils font ça. Ils ne voient pas que c’est un cadavre? Un cadavre, ça doit s’en aller, pas rester coincé comme ça pour toujours.»
Je vis! Et que les racistes le sachent, je vis et je vivrai. Et je tiendrai. Il me suffit qu’ils le sachent. (Christiane Taubira)
Les premiers mots
Lire la suite« Ain’t I a woman? »
Ne suis-je pas une femme?
Des mots intemporels clamés il y a presque deux siècles, surgis d’un corps qui fut asservi, des profondeurs d’une âme devenue irréductible, de l’esprit indompté d’une femme debout, noire et fière.
Même morts, les garçons étaient un problème
Les premiers mots
Lire la suiteLe cadeau qu’Elwood reçut pour Noël en 1962 fut le plus beau de sa vie, même s’il lui mit dans la tête des idées qui signèrent sa perte. Martin Luther King at Zion Hill était le seul disque qu’il possédait, et il ne quittait jamais la platine.
Je voulais faire de la musique comme ma mère. L’idée de tenir la musique entre mes mains me plaisait. C’était comme tenir un monde en mouvement.
Les premiers mots
Un jour, je me suis envolée très haut au-dessus de la Terre. Notre planète tant aimée baignait dans un halo fluide de lumière.
Ma vie n’a rien d’exquis mais c’est ma vie. Alors je vais en faire quelque chose, la transformer.
Les premiers mots
J’apprends à parler.
Pour m’offrir une porte de sortie. Une porte d’entrée.
C’est ainsi que je grandis dans la crainte de l’homme blanc. Il s’avéra que j’avais raison.
Les premiers mots
Je m’appelle Saul Indian Horse. Je suis le fils de Mary Mandamin et de John Indian Horse. Mon grand-père s’appelait Solomon et mon prénom est le diminutif du sien. Ma famille est issue du Clan des Poissons des Ojibwés du Nord, les Anishinabés, c’est ainsi que nous nous désignons.