Tout ce que je voulais, c’est que les Blancs me laissent tranquille, ne me disent rien, ne me regardent même pas. Ils pouvaient garder leur vacherie de monde et aller se faire foutre avec.
Les premiers mots
J’étais en train de rêver qu’un type me demandait si je voulais un chien et je répondais ouais, j’aimerais bien, alors il est parti et il est revenu avec petit cabot noir qui avait des poils raides, dorés au bout, et des yeux tristes, un peu comme un fox à poil dur.
Boum! Attention livre percutant!
Chester Himes offre une immersion totale dans la tête d’un afro-américain des années 40.
Sans filtre, Bob, notre personnage, évoque ses pulsions meurtrières vis-à-vis des blancs.
Sans filtre, il nous livre ses désirs d’être enfin reconnu comme un homme à part entière, égal à tous ceux qu’il côtoie.
Pourtant il pourrait se contenter de ce qu’il a : une belle copine, un poste à responsabilité. Alors pourquoi désirer plus? Parce qu’il en a tout simplement marre d’être considéré comme inférieur.
C’est un cri du cœur, une nécessité pour s’empêcher de franchir la ligne: celle d’abattre de sang-froid un blanc ou commettre tout autre acte abominable.
C’est tout ce que j’avais souhaité – être simplement accepté en tant qu’homme – sans ambition, sans distinction, que ce soit de race, de foi ou de couleur; un brave type ordinaire qui marcherait le long d’une rue américaine, suivant son petit bonhomme de chemin, sans signes caractéristiques autres que son poids, sa taille et son sexe.
C’est une oeuvre forte sans langue de bois, elle secoue, elle perturbe.
Une oeuvre puissante comme j’en ai rarement lue. Chester Himes n’attendrit pas son lecteur, il veut lui proposer sa vision du Noir américain. Il n’épargne pas le lecteur de la tension qui habite Bob.
(Malheureusement, la quatrième de couverture en dévoilant tout le récit m’a fortement perturbée. J’attendais avidement ce dont le résumé parlait sans le voir arriver. En effet, ce sont les dernières pages qui sont totalement racontées!)
– S’il braille, lâche-le de Chester Himes, traduction par Marcel Duhamel et Renée Vavasseur, Editions Gallimard, Collection Folio, 1985, 320 pages –
Oh boy! C’est pour moi! Tu te doutes bien qu’il me le faut. Et promis, je ne lirai pas la quatrième de couverture. Merci pour la découverte.
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Je suis heureuse qu’il te parle! Il est à lire!
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Je connais plutôt les romans policiers de Chester Himes et je croyais que ce titre en faisait partie. Il est dans ma LAL, mais je ne savais rien du sujet. Ton billet a piqué ma curiosité.
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Je ne connaissais pas l’auteur et je le découvre avec ce titre. Je crois bien lire ses autres romans 🙂
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j’adore ta chronique, je ne connais pas du tout cet auteur donc je l’ajoute sur ma liste! et j’ai bien noté de faire l’impasse sur la 4eme 😉
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Oui, ne surtout pas lire la quatrième de couverture! 🙂
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C’est dingue qu’une 4ème de couverture soit aussi bavarde !!! :O
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Oui ! C’est vraiment grave… Les éditeurs devraient faire un peu plus attention.
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J’aime beaucoup Chester Himes mais pas lu celui-ci, tu me tentes drôlement !
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Pour moi c’était une première et surement pas la dernière 😉
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