Que du bonheur! – Rachel Corenblit 

Si je suis élue Miss Camping, je garderai mes poils sous les bras en signe de protestation contre la tyrannie de l’apparence!

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Après deux semaines de congés et quelques jours en Bretagne, je reviens avec un livre dévoré en une après-midi sur une belle plage bretonne. 

Ce livre n’était pas prévu dans mes lectures de l’été, (encore une fois) mais que vous voulez vous… je n’ai pas pu résister!

Les premiers mots

« Lectrice, lecteur, ceci est un chapitre d’introduction. Un chapitre qui sert d’introduction doit présenter la situation d’une façon claire et précise. Camper le décor, donner un aperçu des personnages principaux. C’est moi, le personnage principal de cette histoire ! Angela Milhat, presque quinze ans, les cheveux presque bruns, les yeux presque verts, les dents presque droites. Et dans mon cas, ce n’est vraiment pas compliqué. C’est même très simple : ma vie est comme une bouse de vache qui sèche en plein soleil : plate, puante et inutile… »

Quand on porte le nom d’Angela en référence à Angela Davis (ici), on ne peut pas se louper. On doit être belle, courageuse, indépendante et forte. Voilà le poids que porte notre Angela sous ses épaules. Elle, elle est tout son contraire. Enfin, c’est ce qu’elle pense. Parce qu’une fois qu’on la découvre, on ne peut plus s’en passer! Avec un humour incisif et une autodérision à toute épreuve, Angela nous fait partager son année de m****. 

Dans une cadence assez folle, Angela enchaîne les malheurs et les déceptions: nez cassé à la rentrée devant tout le lycée, divorce de ses parents, trahison ultime de sa meilleure amie, mort de son chat, redoublement, vacances dans un trou paumé avec son père, vacances en camping avec sa mère…. Alors oui, elle se plaint, qui ne le ferait pas?, mais avec un regard assez percutant sur ce qui lui arrive. Elle note dans son journal intime ces événements avec un humour fou et des listes assez improbables (« la classification scientifique des bouletus hominus souffre-doulourus, communément appelés « boulets », la liste de ce qu’elle peut manger sans aucun remords…)

On trouve différentes combinaisons de boulets. Pour ma part, j’ai un physique généreux, pour employer un euphémisme de ma mère qui n’ose pas dire que sa fille, la chair de sa chair, est grosse. Je déborde sur le monde.Je n’ai pas trop d’acné et des dents plutôt correctes. Mon manque de répartie me permet de me classer dans une double catégorie: muette et moche. J’aurais même pu être un boulet qui couche. Mais Antoine Falliéri ne sait même pas que j’existe.

Qu’est-ce que ça fait du bien! J’ai passé un moment délicieux avec cette adolescente mal dans sa peau mais adorable. Je me suis souvenue de cette « douce » et  » merveilleuse » période de l’adolescence où un grain de sable semble parfois infranchissable. Ses kilos en trop, son manque de bol, son impopularité, sa solitude, son originalité, en font un personnage ATTACHANT

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– Que du bonheur ! de Rachel Corenblit. Le Rouergue, Collection doAdo, 2016. 122 pages.

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