Tous les jours on ampute François et des fantômes convoquent les manques, histoire qu’il en soit sûr: il est foutu.
Les premiers mots
La sortie des eaux
La nuit plaque des rectangles noirs aux vitres de la piscine. Face au bassin se tient François, très droit, immobile, pieds nus écartés sur le carrelage froid, dans l’odeur du chlore et le fracas d’un plongeon.
Elle cherche dans le miroir le visage de sa jouissance. Elle ne voit rien. Ce visage n’appartient qu’à Joseph Schimmer.
Les premiers mots
Madeleine grelotte. Elle souffle sur ses doigts. Une main après l’autre. Un froid mouillé s’engouffre sous sa jupe. Elle plaque sa jupe contre ses cuisses. Les arbres nus succèdent aux arbres nus, découpés sur le ciel gris mauve. Elle fixe le ruban d’asphalte. Elle serre le châle sur sa poitrine. Le nœud se défait. La laine oscille contre sa joue, énervante. Elle enfonce le bonnet sur ses oreilles. Elle pédale à toutes jambes. La dynamo frotte contre la roue. C’est une vibration légère, berçante.
Rien ne manque. Rien n’excède. Tout suffit.
Les premiers mots
Mathilde Blanc traverse le cadre des fenêtres. Elle disparait, chaque fois plus lente, à la façon d’un automate en fin de course. Elle s’arrête, à cause de l’arthrose. De l’effroi. Elle regarde la ruine autour d’elle. La glaise et la poussière à la pointe de ses chaussures. Son père est mort il y a cinquante ans jour pour jour, le 1er juillet 1962. Elle a voulu ce pélerinage dans le théâtre de la maladie, et aussi du plus grand amour; mais du sanatorium d’Aincourt il ne reste rien.
Je ne suis pas du genre à guetter la rentrée littéraire, je ne m’y intéresse pas trop, à vrai dire. Mais je dois avouer que depuis que je tiens ce blog, j’ai dû mal à résister aux nouveautés. Et celles que je vais vous présenter me font délicieusement envie. Pourtant, j’essaie tant bien que mal de limiter mes achats de livres, pour une raison économique mais aussi pour réduire ma consommation, cependant, quelques uns passent à la trappe et ceux-ci seront les prochains.
Résumé: En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent, une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout. Lire la suite
(Crédit photo : http://www.albin-michel.fr/)
Résumé : En 1982, Sarah a quitté la France pour Uummannaq au Groenland. Elle est montée dans un avion qui l’emportait vers la calotte glaciaire. Sa famille ne l’a jamais revue. Elle a disparu, corps et âme. Elle avait vingt-deux ans. Lisa, vingt-sept ans plus tard, part sur les traces de sa sœur. Elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit se réduire comme peau de chagrin son domaine de glace. Lire la suite
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