En bons pères de famille – Rose Lamy

Une femme meurt tous les deux jours et demi en France dans le cadre de violences intrafamiliales, il y a quarante-cinq interventions de la police par heure pour venir en aide à des femmes battues et les violences conjugales sont en passe de devenir la première cause d’intervention du GIGN.

Les premiers mots

Je n’ai connu mon père que quatre ans. Tout ce que je sais de lui m’a été raconté. On m’a dit qu’il était un bon père de famille. Un homme sociable, sympathique, ouvrier boulanger pour les hôtels et restaurants dans un petit village de montagne. Il connaissait tout le monde et finissait ses tournées de livraison par de grands apéros avec les hommes du village. Son grand-père, venu de Suisse, avait fondé la boulangerie de ma famille en 1920. Ses parents l’avaient reprise, mais, à cause d’une mauvaise gestion sur fond d’alcoolisme, ils avaient fait faillite dans les années 1960.

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Les débuts – Claire Marin 

Dans ces tentatives, le sujet passe d’une posture passive à une initiative, qui est réveil, renouvellement de soi. Ce monde qui s’entrouvre permet un nouvel agencement du désir de soi.

Les premiers mots

De toutes les histoires qui commencent, c’est la tienne qu’il m’importe de raconter. Parce qu’elle bouleverse la mienne comme personne ne l’a jamais fait. Certains nous traversent, nous égratignent, nous effleurent sans totalement nous défaire, mais toi qui débarques l’air de rien, de ta petite existence hésitante, à peine là. Ta petite vie renverse la nôtre. Tu es l’heureuse catastrophe.

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Éloge des fins heureuses – Coline Pierré 

Si vous n’avez pas besoin de la fiction pour respirer, c’est que votre air a déjà été filtré par le néolibéralisme et le patriarcat.

Les premiers mots

La douceur peut aussi changer la vie
Adolescente, je lisais beaucoup de fictions dures et dramatiques, comme une manière d’éprouver l’âpreté et la violence du monde depuis mon fauteuil douillet du cocon parental alsacien. J’aimais aussi les comédies et livres romantiques – je lisais sans a priori (puisque je n’y connaissais rien) des classiques, de la poésie, de la littérature jeunesse, des essais -, mais je n’y retrouvais jamais la même intensité.

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Le mythe de la virilité – Olivia Gazalé

Nous reproduisons des schémas culturels élaborés hors de nous et dont le sens et la finalité nous échappent.

Les premiers mots

Dans Angry White Men, le sociologue américain Michael Kimmel a recueilli la parole de ces hommes blancs en colère, dont le profond malaise identitaire a conduit à l’élection de Donald Trump. Qu’un phallocrate assumé ait pu accéder aux plus hautes fonctions dans un pays qui avait toujours été à l’avant-garde du féminisme est, entre autre symptôme, le signe d’une inquiétude masculine grandissante. Les femmes seraient allées trop loin, elles auraient dépossédé les hommes de toutes leurs prérogatives et la virilité traversera it une « crise » sans précédent.

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Le coeur sur la table – Victoire Tuaillon 

S’aimer soi-même, c’est refuser l’objectivation patriarcale et porter le projet politique de la réappropriation de nos corps.

Les premiers mots

Je m’appelle Victoire Tuaillon; j’ai 31 ans, et je crois que, même enfant, j’ai toujours été amoureuse.. ou voulu l’être.
Comme beaucoup de femmes, me semble-t-il, les préoccupations affectives tiennent une grande place dans ma vie.

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Les grandes oubliées – Titiou Lecoq 

La haine des femmes est au cœur de la pensée d’une partie des intellectuels de l’époque, structurant leur conception du monde.

Les premiers mots

On nous a appris que l’histoire avait un sens et que, concernant les femmes, elle allait d’un état de servitude totale vers une libération complète, comme si la marche vers l’égalité était un processus naturel. Ce n’est pas exact. On a travesti les faits. On a effacé celles qui avaient agi, celles qui, dans le passé, avaient gouverné, parlé, dirigé, créé.

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Vagabondes, voleuses, vicieuses – Véronique Blanchard

À lire les motifs d’ordonnances de la justice des enfants, il apparait que les parents – et la société toute entière – ne sont pas prêts à laisser trop de liberté à leurs filles.

Les premiers mots

Pour beaucoup d’entre nous, en ce début du XXIe siècle, il semble admis que la sexualité et le genre relèvent d’une construction sociale et historique, tant individuelle que collective. À l’heure où la dénonciation de la domination masculine se fait plus virulente, et où les modes de procréation sont repensés, réduire la femme, biologiquement et essentiellement, à son rôle de mère, n’est plus de mise pour la la majorité de nos citoyens.

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