Ni vestiges de pas, ni traces de routes. Rien qui pût effrayer cependant, et quoique je ne puisse dire précisément que cette course fût de mon goût, j’avais cependant l’agréable sensation de me porter de mieux en mieux à mesure que j’avançais.
Les premiers mots
J’ai découvert un rêve de beauté que l’on pourrait contempler toute sa vie en soupirant. Ce n’est point charmant comme les îles Sandwich, mais beau d’une manière particulière; une vraie beauté américaine : des montagnes tachées de neige, des pins énormes, des bois rouges, des pins à sucre, des sapins argentés, une atmosphère de cristal, des ondulations d’une couleur admirable ; et, au pied des pins suspendus, un lac qui reflète toute cette splendeur.
La constitution fragile d’Isabella L. Bird ne lui aurait pas permis d’entreprendre le moindre voyage : opérée de la colonne vertébrale à 18 ans, elle a une vie plutôt sédentaire. Sur les conseils du médecin de famille qui lui recommande de bouger, celle-ci entreprend alors des voyages. Un début qui ne s’arretera pas. Elle devient photographe, exploratrice et écrivaine. Lors de ses voyages, la maladie disparait. Elle a trouvé son remède.
Dans le récit qui nous occupe, il est question d’exploration du grand Ouest américain en plein hiver. Seule, avec un cheval pour seule compagnie, Isabella nous fait vivre ses découvertes avec des métaphores poétiques qui nous immergent totalement. Elle y rencontrera aussi celui dont elle tombera follement amoureux, Mountain Jim, un hors-la-loi. Elle partage avec enchantement tout ce qu’elle découvre. Ses rêves de montagnes Rocheuses deviennent les nôtres et quand elle y arrive enfin on ne peut que profiter de la vue avec elle et du sentiment de liberté que cela procure.
C’était étrange aussi de voir le célèbre desperado, l’homme aux mains rouges de sang, dormir du sommeil de l’innocence. Et par dessus tout, n’était-ce pas excitant d’être étendue sur une montagne de plus de 3000 mètres, au coeur des montagnes Rocheuses, sans autre abri qu’un berceau de pins et avec un froid de -7°C; d’entendre hurler les loups, de contempler les étoiles à travers un dais odorant, d’avoir pour colonnes de lit des pins aigus et pour lampe de nuit la flamme rouge d’un feu de camps?
« Une anglaise au far west » est composé de lettres envoyées sa sœur chérie, elle lui fait part de ses journées avec une précision sans faille en n’omettant aucun détail et en prenant le temps de décrire les paysages merveilleux qu’elle a sous les yeux. Fatigues, joie, énervement, peur.. Isabella joue la carte de la sincérité.
Ignorant tout de cette femme, je l’ai découverte grâce au podcast « Les femmes voyageuses » de Girls Power,(celui qui dézinguait Jack Kerouac…). Je me suis alors rendu compte que quand je pensais aux récits de voyage, je n’avais en tête que des noms d’hommes. Quand je pensais aux voyageurs /explorateurs, de nouveau, je n’avais que des noms d’hommes. Les femmes exploratrices existent, il faut juste un peu fouiller pour les découvrir.
Petit point biographique : Isabella L. Bird est née en octobre 1831 à Boroughbridge et est morte le 7 octobre 1904 à Édimbourg.
Pour ceux et celles qui lisent les mangas : Isabella Bird, femme exploratrice (série en cours)
Une Anglaise au Far West d‘Isabella L. Bird
Traduction de l’anglais par Hélène Hinfray, E. Martineau Des Chesnez et Corinne Verdet
Éditions Payot, collection Petite Bibliothèque Payot
288 pages, publication originale 1879 (août2019 pour la présente édition)
Les Classiques c’est fantastique
Tout ce que j’aime !!! Je note illico, merci pour cette découverte ❤
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Quel enthousiasme 🙂
Tu aimeras cette femme, j’en suis convaincue.
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ayant visité le grand Ouest déjà quatre fois et ayant vécu au Montana, je passe mon chemin mais oui j’aime bien les bouquins sur les femmes exploratrices (Alexandra David-Neel)
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J’ai justement découvert Alexandra David-Neel grâce à une participation de cette semaine!
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Pas lu, mais Rouaud en parlait dans un de ses romans. Ceci étant, il existe des femmes exploratrices, (David-Neel, Maillart par exemple ou Eberhard ou Odette du Puigaudeau))
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Bien sûr qu’elles existent mais elles sont souvent invisibilisées par les explorations des hommes.
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Je crois qu’il y a un manga à son sujet. Les récits de voyage ne sont pas trop ma tasse de thé a priori, mais je trouve que ces dernières années il y a quelques figures féminines mises à l’honneur dans ce domaine.
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En effet, je viens d’ajouter cette info à mon billet 🙂
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Oui, je connais, j’ai lu les deux ou trois premiers mangas de la série et ils sont très beaux 🙂
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Je pensais justement à toi et je me demandais si tu connaissais 😉
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Etonnant ! Je note le podcast pour en savoir plus et je lirais peut-être ce texte ensuite.
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Bonne écoute et bonne lecture!
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J’ai encore plus envie de le lire maintenant que j’ai lu ta chronique ! C’est l’autrice qui m’intéressait le plus après l’écoute du podcast et tu viens confirmer cette première impression. Vive les femmes voyageuses ❤ !
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Comment résister après avoir écouté ce podcast!
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J’avais déjà repéré les mangas mais pas encore empruntés. Ce roman semble aussi être une bonne option pour découvrir cette exploratrice.
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Je ne sais pas si je lirai les mangas mais le roman m’a beaucoup plu.
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Une belle découverte, dis donc!
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Très belle découverte!
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