LaRose – Louise Erdrich

Il essaya d’envoyer l’image de Dusty au ciel. Il fit de violents efforts pour remonter le temps et mourir avant d’être entré dans les bois.

Les premiers mots

C’est là où la limite de la réserve coupait en deux, de manière invisible, un épais bosquet – merisiers, peupliers, chênes rabougris – que Landreaux attendait. Il affirma qu’il n’avait pas bu ce jour-là, et par la suite on ne trouva aucune preuve du contraire. C’était un catholique pieux et respectueux des coutumes indiennes, un homme qui, lorsqu’il abattait un cerf, remerciait un dieu en anglais et faisait une offrande de tabac à un autre en ojibwé.

Lors d’une séance de chasse, Landreaux tue par accident le fils d’un de ses amis. Dusty avait cinq ans. Tout comme LaRose, son propre fils. Selon une vieille tradition, il peut racheter sa faute en donnant son plus jeune fils à la famille éplorée.

Je donnerai ma vie pour te rendre Dusty, assura-t-il, LaRose est ma vie. J’ai fait du mieux que j’ai pu.

La famille accueille LaRose avec distance. Mais petit à petit, ce jeune garçon sert de point d’ancrage à la mère de Dusty qui est dévastée et qui sombre de plus en plus dans la dépression.
Les parents de LaRose savent que leur geste était inévitable, cependant, l’absence de leur fils est difficile à gérer pour tous les membres de la famille.
Cet acte, non sans conséquence, ravivera d’anciennes cicatrices et tissera des liens entre les deux clans.

Je ne suis pas une grande lectrice du genre amérindien. Je crois que les livres lus sur ce thème se comptent sur les doigts d’une main et je me demande pourquoi je n’en lis pas davantage! Ce livre est une belle découverte de cette culture qui attire et qui fascine. Ici, il est question d’âmes qui s’élèvent au-dessus des corps, de chants guérisseurs, de prières aux anciens, de discussions avec les morts. Louise Erdrich a réussi le pari de me passionner d’un bout à l’autre (même si j’ai souffert de quelques longueurs, mais qui ont vite été oubliées)

Cette histoire de famille est fascinante car elle remonte à la fin des années 1800 avec l’apparition de la première LaRose. Ce doux prénom porte en lui des souvenirs douloureux et des pouvoirs transmis de génération en génération.

C’est avec ce roman que je découvre enfin la plume de cette grande auteure américaine et je ne suis pas prête à arrêter cette exploration.

– LaRose de Louise Erdrich (traduction Isabelle Reinharez), Albin Michel, Collection Terres d’Amérique, 2018, 512 pages –

Merci à LéaTouchBook pour m’avoir fait parvenir ce livre grâce à son partenariat avec Albin Michel.

21 réflexions sur “ LaRose – Louise Erdrich

  1. flyingelectra dit :

    Ravie que tu la découvres à travers cet excellent roman ! ma chronique est en ligne !
    j’ai tardé car impossible de me connecter à Internet -panne chez Free et au boulot j’étais totalement débordée. Bref, deux jours de stress… Mais oui, un magnifique roman. Il faut que tu lises ses autres écrits. Pour ma part, j’ai adoré la profondeur des personnages (j’en parle plus sur mon blog).

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  2. Lili dit :

    Quel hasard ! Je l’ai acheté cette après-midi et voilà que je tombe sur ta chronique ce soir ! Louise Erdrich est ma chouchoute améridienne. Je suis ravie de lire que tu as apprécié cette lecture. « LaRose » semble vraiment un bon cru, j’ai hâte de le découvrir à mon tour ! De cette auteure, j’ai adoré « Dans le silence du vent », « Le pique-nique des orphelins » ou « Ce qui a dévoré nos coeurs ». Je te les conseille tous !

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