Rêves de garçons – Laura Kasischke 

Je n’étais pas le centre de l’univers.
Mais je l’étais quand même un peu.

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Les premiers mots

La Mustang rouge, pareille à une idée fugace et brillante qu’on aurait trempée dans du sang, fonçait entre deux murs de pins blancs qui s’étiraient loin devant à perte de vue, et loin derrière, dans les limites du rétroviseur.
Je conduisais.
Cette petite voiture était la mienne.
Je m’appelle Kristy Sweetland. À l’époque, j’avais dix-sept ans, et il me semblait qu’on avait ouvert cette route à travers la forêt de Blanc Cœur rien que pour moi.

Ce livre signe ma première rencontre avec Laura Kasischke et il en faudra un deuxième pour m’en faire une idée plus réjouissante.

On commence par une voiture rouge, américaine, avec trois nanas aux airs aguicheurs qui décident de quitter leur camp de pom-pom girls… vous avez dit cliché?

Sur leur chemin, elles sourient à deux garçons dans une voiture, qui les suivent sans qu’elles ne s’en rendent compte.
De retour au camp, l’une d’entre elle commence à délirer sur ce qui leur est arrivé et voit à plusieurs reprises ces deux gamins. Ces filles
 s’ennuient un peu pendant ce séjour, le lac est infesté de sangsues, les alentours de moustiques, et puis il y a ce bruit incessant de cigales! De quoi devenir folles…. Cette journée et les quelques jours suivants amèneront une ambiance particulière pour savoir ce qui se trame autour du camp. Le tout entrecoupé de leurs activités au camp, de leurs répétitions, et de retours en arrière sur la vie de notre narratrice. 

L’histoire est racontée par Kristy. Vous voyez les caricatures des Américaines? Mais si, grande, blonde, mince, avec des parents aimants, et surtout tellement gentille? Voilà, notre Kristy!
Mais ce n’est pas tout, comme Kristy est si gentille et si aimable, elle ne peut qu’avoir une meilleure amie qui est tout son contraire, j’ai nommé Desiree. Pulpeuse, allumeuse et un brin sal****. Ces deux amies rencontrent au camp une rousse qui répond au nom de Kristi et qui après cette escapade, délirera complètement. 

Kristy (la narratrice, on risquerait de se perdre avec ces prénoms) est très sûre d’elle et assez égocentrique. Elle assume d’être parfois le centre du monde et reconnaît que sa meilleure amie n’existe que parce qu’elle-même l’a regardée et acceptée comme amie. Peu à peu, on découvre son histoire, son père décédé très tôt, sa mère très protectrice, ses petits amis. Cette fille peut paraître très superficielle à certains moments tandis qu’à d’autres, elle se distingue de ses amies.

Je n’ai pas passé un mauvais moment avec ces filles mais j’en attendais tellement plus! Quand on lit la quatrième de couverture, on s’attend à un roman palpitant et je dois dire que j’ai été déçue :

« Soudain une journée idylle tourne au cauchemar. (…) Laura Kasischke s’attache à détourner avec beaucoup de férocité certains clichés de l’Amérique contemporaine et nous laisse, jusqu’à la révélation finale, dans l’imminence de la catastrophe.  » Alléchant n’est-ce pas? Mais je n’ai rien retrouvé de ce qui est annoncé.
Ce qui m’avait aussi intéressé dans la lecture d’un livre de Kasischke, c’est qu’elle est comparée à ma chère Oates! On repassera aussi pour ce point.

Je peux reconnaître ses descriptions de l’Amérique des années 70, la prise de liberté des jeunes filles, etc… mais j’ai trouvé ça plutôt plat. Je n’ai pas totalement adhéré la narration. Il y avait trop de flash-back sur des flash-back (comme on sait trop de flash-back...) et j’ai ressenti que le récit s’essoufflait. 

Quant à la révélation finale, même si je ne m’y attendais pas, je l’ai trouvée après coup sordide.

Finalement, même si ce livre m’a fait passer un bon moment, il ressemblait surtout à un bon téléfilm d’une certaine chaîne française que l’on peut regarder les après-midis pluvieux.

Rêves de garçons de Laura Kasischke, Edition Livre de Poche, 2009, 250 pages –

23 réflexions sur “ Rêves de garçons – Laura Kasischke 

  1. LaFée dit :

    Wow pour le coup je te trouve dure, c est tout de même bien mieux qu un téléfilm. Par contre, pour avoir lu plusieurs de ses romans, celui-ci n est pas le meilleur. Et elle ne tient pas la comparaison avec Oates, ça, c est une certitude:-)

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  2. flyingelectra dit :

    excellent ! je n’ai jamais lu Oates et j’ai dans ma pàl depuis fort longtemps un autre roman de Kasischke (a suspicious river). Tu m’as en tout cas bien fait sourire avec la caricature de l’Amérique – pour avoir été au lycée et à la fac :je te rassure : elles existent bel et bien ! après tu sembles avoir quand même souffert de l’inégalité du roman et de sa fin…
    Marie-Claude a lu lesquels ?

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  3. Folavril dit :

    Ah dommage que tu n’aies pas accroché!! Je pense que tu n’as pas commencé par celui qu’il faut pour découvrir cette auteure ! Que j’aime énormément. J’avais commencé par « Un oiseau blanc dans le blizzard » et j’avais été complètement soufflée. Il est assez dingue au niveau de la construction et de la tension dramatique. Et sinon il y a aussi « À moi pour toujours » qui est génial.

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  4. celina dit :

    Ah oui vraiment cela ne t’a pas plu ! 🙂
    Je n’ai pas lu ce titre par contre je te recommande chaudement « Esprit d’hiver » (il est génial, j’ai d’ailleurs très envie de le relire, c’est très troublant) et j’ai beaucoup aimé également « En un monde parfait », plutôt dingue.
    Ce serait dommage que tu t’arrêtes à « Rêves de garçons » !

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