On ne s’occupe pas assez, chez nous, de la dernière demeure de ceux qu’on aime : on pare leur lit d’un jour, et on oublie leur couche de l’éternité.
Les premiers mots
Vers la fin de l’année 1834, nous étions réunis un samedi soir dans un petit salon attenant à la salle d’armes de Grisier, écoutant, le fleuret à la main et le cigare à la bouche, les savantes théories de notre professeur, interrompues de temps en temps par des anecdotes à l’appui, lorsque la porte s’ouvrit et qu’Alfred de Nerval entra.
Dis-nous Pauline, qui es-tu?
Pour raconter ton histoire folle et dramatique, il y a Alfred de Nerval et le narrateur mais aussi ta voix qui comptera. Et c’est celle que je retiendrai. Ton cœur a fondu pour le comte Horace de Beuzeval. Entre fascination et passion, tu as parfois peur de lui et tu ressens une certaine distance de sa part.
Ton histoire, votre histoire, tu la raconteras à Alfred, cet amoureux transi qui ne veut que ton bonheur et qui parviendra à te rendre à la vie, pour un temps.
Etre le frère adoptif d’une femme jeune et belle est déjà chose difficile; mais lorsqu’on a aimé cette femme, lorsqu’on l’a perdue, lorsqu’on l’a retrouvée seule et isolée, n’ayant d’appui que vous; lorsque le bonheur auquel on n’aurait osé croire, car on le regardait comme un songe, est là près de vous en réalité, et qu’en étendant la main on le touche, alors, malgré la résolution prise, malgré la parole donnée, il est impossible de refermer dans son âme ce feu qu’elle couve, il en sort toujours quelque étincelle par les yeux ou par la bouche.
Ce roman est une réelle surprise en tout point de vue. Déjà par sa petite taille, à peu près 250 pages mais également par la force dramatique qui jaillit du roman. Empruntant les forces des romans anglais gothiques, Dumas livre une histoire dramatique, noire et intrigante, de quoi être complètement fasciné.e par le destin de Pauline.
Premier roman de l’auteur, il découle de ces pages une force narrative qui ne cessera de grandir pour arriver à des romans d’une grande ampleur tels que La Reine Margot ou Les Trois Mousquetaires. Comme pour l’histoire de la Reine, j’ai été agréablement surprise de lire un auteur avec tant de finesse et de sensibilité. Mes préjugés sur cet auteur commencent à fondre et je me mets à rêver de pouvoir découvrir ses fameux Mousquetaires!
Dans cette battle folle qui oppose Dickens à Dumas, qui trouvera-t-on chez Moka & ( 2 )/ Vanessa & ( 2 )/ L’Ourse Bibliophile & ( 2)/ Antigone / Violette / Virginie / Marion / Lolo
Pauline d‘Alexandre Dumas
Éditions 10/18, 256 pages, première édition en 1838
Les Classiques c’est fantastique – Saison 4
Je ne connais pas du tout ce titre, fort surprenant pour du Dumas d’après ce que tu en dis. L’imaginer dans une ambiance gothique m’étonne presque autant que lorsque j’avais appris que Léon Tolstoï était féru de tennis. Bref, merci pour cette découverte.
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Je l’ai chopé d’occasion il n’y a pas longtemps. J’étais intriguée par son côté « à part » du reste de son œuvre. Pourtant, dans Le comté de Monte-Cristo, j’ai trouvé des éléments un peu gothiques.
J’espère le lire dans les mois à venir.
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C’est un roman inattendu et captivant !
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Je ne connaissais même pas ce titre de nom… une belle découverte, visiblement.
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oh un roman de Dumas qui n’est pas un pavé!? 🙂 Je note, tu m’as donné très envie …
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J’essaierai de le lire.
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Entre ton billet et celui de Moka Milla, on ne peut qu’avoir envie de rencontrer Pauline. Merci pour ce beau partage.
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Je l’ai lu il y a si longtemps que je ne m’en souviens plus tellement. Mais j’avais aimé, ça c’est sûr.
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Je suis désolée, Moka, je suis « absente » en ce moment… (depuis mars…), je me ressaisis, je récupère et je reviens en forme !
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Bonjour
J’ai lu Pauline pour le thème « Dickens vs Dumas » du challenge « Les classiques c’est fantastique ». L’aventure est censée être tout à fait contemporaine de sa rédaction et de sa publication: les moeurs nous en semblent bien éloignés des nôtres… L’aventure proprement dite (brigands, cachot sinistre, duel…) y figure (c’est déjà du Dumas – même si moins « épique » plus « romantique »),. mais j’avoue avoir trouvé l’héroïne féminine bien « nunuche » (jej ne sais pas trop ce qu’elle attend exactement de la vie, avec ou à cause de l’éducation qu’elle a reçue en tant que jeune fille de noble extraction…). C’est sûr que les romans rédigés durant notre XXIe siècle montrent des héroïnes (quelle que soit l’époque où est située leur vie) se comportant davantage selon les canons de notre féminisme égalitaire contemporain!
En tout cas, c’est un Dumas bien différent de la quinzaine de romans de lui que j’ai lus et relus depuis mon adolescence (la trilogie des Mousquetaires, la tétralogie « Mémoires d’un médecin », Le Comte de Monte Cristo, d’autres moins connus… mais publiés jadis aux éditions Marabout, Livre de Poche ou autres…).
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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Ce petit roman a l’air surprenant comparé aux rares titres que j’ai lus de Dumas, ta chronique m’intrigue et, même si tout le monde ne l’a pas aimé, j’aimerais le découvrir par moi-même ! Merci !
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