L’écume des jours – Boris Vian

Et elle se mit à tousser comme une étoffe de soie qui se déchire.

Les premiers mots

Colin terminait sa toilette. Il s’était enveloppé, au sortir du bain , d’une ample serviette de tissu bouclé dont seuls ses jambes et son torse dépassaient. Il prit à l’étagère, de verre, le vaporisateur et pulvérisa l’huile fluide et odorante sur ses cheveux clairs. Son peigne d’ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l’aide d’une fourchette dans de la confiture d’abricots.

Colin aime Chloé.
Chloé aime Colin.

Cela devrait être suffisant. On y ajoute un brin de fantaisie, des pianocktails, des souris comme confidentes, des amis loufoques et la vie avec ces deux-là et leurs amis ne peut être que fantastique. C’est sans compter une saloperie de nénuphar qui se plante dans un des poumons de Chloé et qui y voit une place de premier choix pour prendre racine. Colin, démuni, devra faire face à la possibilité d’un futur sans la femme de sa vie.

-Et vous, que faites-vous dans la vie ?
-Moi, j’apprends des choses, et j’aime Chloé

Relire Boris Vian c’est retourner à mes premières amours, c’est retrouver cette poésie qui m’avait tant charmée la première fois que je l’ai découvert. Je n’avais pas commencé ma découverte de cet auteur avec ce titre mais avec L’Arrache-Coeur que j’avais tant aimé. Avec un papa fan de cet auteur, il était certain que j’allais moi-aussi apprécier ces pages fantaisistes et décalées à souhait. La légèreté donc mais aussi un réel travail sur les mots et les situations burlesques et complètement imaginaires que Boris Vian s’est amusé à agencer dans tous ses romans.

Si vous n’avez jamais lu Boris Vian, prenez de la hauteur et une dose de second degré pour être complètement immergé dans cette poésie si singulière.

Pendant cette semaine un regret a commencé à poindre, celui de n’avoir lu que des histoires d’amour classiques. J’aurais voulu sortir des sentiers battus, comprenez sortir du schéma habituel amour entre homme et femme. Je n’avais malheureusement pas de livres correspondants à cette envie mais je suis convaincue que vous pourriez m’aider et me donner des titres de livres qui correspondent à cette idée. (J’avais en tête Thérèse et Isabelle de Violette Leduc pour une prochaine lecture.)

Alice, Moka et Natiora nous offrent leur dernier billet pour notre thème de la semaine.

L’écume des jours de Boris Vian
Éditions Livre de Poche
320 pages, publication originale 1947 (présente édition 2013)
Les Classiques c’est fantastique

19 réflexions sur “ L’écume des jours – Boris Vian

  1. Marie-Claude dit :

    Bon, à ce que je découvre, c’était une belle semaine et j’ai manqué la participation. Mais je compte bien me reprendre l’an prochain, en espérant que le challenge sera de retour.

    Je n’ai jamais lu Vian. Ça me semblait trop poétique et métaphorique. Mais mon a priori date de belle lurette. J’ai comme l’impression que mon point de vue change et que je serais à même d’apprécier ces mots.

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  2. Alice dit :

    Ah Vian, j’y replongerai un jour… voir ce que cela fait des années plus tard…
    J’avais pensé à Thérèse et Isabelle aussi, et à La main dans le sac de Violette Leduc également, mais le manque de temps tout ça… un autre jour, un autre thème qui sais ? 🙂

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