Je me réveille en sursaut, je ne sais plus très bien qui je suis, ce que je suis. Je me répète mille fois mon nom.

Lire la suiteYeux bleus, je vous vois.
Shafik Elias a relevé la tête, sur le point de conclure. Il parcourt la salle du regard, glissant sur les visages connus, les visages inconnus. Silence complet, ardent, presque religieux. L’écoute est à son acmé. Shafik se penche une dernière fois vers le micro. Il tient le pupitre du bout des doigts, prend une grande respiration, puis dit :
— Je m’en voudrais de vous quitter sans citer cette phrase que mon père me répétait chaque soir avant que je ne m’endorme : Al dounia fania wa al zaman kabass. Oui, mes amis, profitons de cette belle soirée, car cette vie où nous sommes plongés est un piège, un piège qui sommeille dans la prison du temps.