La servante écarlate – Margaret Atwood

Il y a plus d’une sorte de liberté, disait Tante Lydia. La liberté de, et la liberté par rapport à. Au temps de l’anarchie, c’était la liberté de. Maintenant on vous donne la liberté par rapport à. Ne la sous-estimez pas.

Les premiers mots

Nous dormions dans ce qui fut autrefois le gymnase. Le sol était en bois verni, avec des lignes et des cercles tracés à la peinture, pour les jeux qui s’y jouaient naguère; les cerceaux des paniers de basket-ball étaient encore en place, mais les filets avaient disparu.

Defred est un cas rare de femme capable d’enfanter, de porter la vie que tous portent aux nues et qui est devenue si difficile à concevoir. Ces femmes encore fertiles sont devenues les servantes de Commandants et de leurs épouses, dans l’espoir qu’elles portent l’enfant tant désiré.
Si elle se souvient du monde d’avant, celui où les femmes étaient libres de tout, de travailler, de fumer, d’avoir de l’argent, elle supporte malgré elle cette nouvelle condition. Cependant, comme toute dystopie qui se respecte, il y a autour d’elle des personnes qui refusent et qui le paient cher. Les pendaisons sont courantes et les délations aussi.
Defred n’aura de cesse de se demander vers quel côté pencher.

Ce livre a été lu au mois de novembre et je regrette de ne pas avoir pris de notes de lecture. Si j’écris comme cela me vient, je dirais que cette lecture m’a fascinée. Pendant toute l’histoire de Defred, j’avais comme refrain cette phrase « et moi, qu’aurais-je fait? » C’était assez lancinant et je n’ai toujours pas la réponse.

Le début peut sembler froid avec une certaine mise à distance mais j’y ai trouvé tout cela à mon goût. Je pense que si tout avait été dans l’excès et dans l’étalement de sentiment, j’aurais été écœurée par la situation de ces servantes.

Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n’est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets, nulle faveur particulière ne doit être extorquée par des cajoleries, ni de part ni n’autre; l’amour ne doit trouver aucune prise. Nous sommes des utérus à deux pattes, un point c’est tout: vases sacrés, calices ambulants.

Si mon avis semble décousu, et il l’est assurément, je m’en excuse mais je ne peux que vous pousser à lire ce classique qui encore une fois fait froid dans le dos.

Ici se terminent les publications pour cette semaine dédiée aux classiques de science-fiction dans la littérature. J’ai fait de très belles découvertes et je vais de ce pas lire les autres billets parus chez les copains et copines et je suis convaincue d’y découvrir de très jolis titres.

Et pour le dernier jour, rendez-vous chez Moka.

En février nous célébrerons l’amour dans les classiques, un beau programme en perspective!

Ce livre signe aussi la fin de mon challenge personnel « En sortir 20 en 2020« .

La servante écarlate de Margaret Atwood, traduit de l’anglais (Canada) par Sylviane Rué, Editions Robert Laffont, Collection Pavillons Poche, 1985 (2019pour la présente édition), 560 pages –

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