Jour Zéro – Stéphanie Braquehais

Ne pas boire ce soir m’est égal. Ne plus jamais boire me donne envie de me taper la tête contre les murs.

Les premiers mots

Un jour d’avant
Je suis au volant de ma petite Toyota. La rue, bordée d’arbres, est étroite et mal éclairée. Ama, une amie, est assise côté passager. Nous chantons à tue-tête au son de la radio. Notre euphorie est due au nombre incalculable de shots de tequila que nous venons d’absorber dans une discothèque du centre-ville de Nairobi.
Il est 3 heures du matin. La fête ne fait que commencer.

Stéphanie a dit non à l’alcool du jour au lendemain. Elle appelle le premier jour de son abstinence le Jour Zéro, elle remet les compteur à zéro et elle avance. Dès lors qu’elle sait qu’elle ne boira plus d’alcool, elle commence à lire des articles et des livres qui peuvent l’aider dans la compréhension de son addiction. Elle se penche notamment sur les neurosciences.

Des chercheurs dressent un parallèle entre le deuil et le sevrage. L’addiction consiste à masquer le vide par le plein. Faire le deuil, c’est accepter la réalité du vide sans chercher à la changer. C’est créer de nouveaux chemins neuronaux qui permettront d’entamer un travail de détachement.

Aborder l’alcoolisme par ce prisme c’est ouvrir un champ de réflexion intéressant : non il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, c’est bien plus compliqué que ça. Dans le cerveau, ça travaille fort pour faire ressentir les manques et Stéphanie doit trouver des astuces pour le duper.

Sous couvert d’humour et d’une efficace lucidité, l’autrice nous embarque dans 365 jours de sa vie ( et un peu plus avec les jours Covid) dans lesquels on découvre que dire non à l’alcool peut être perçu de différentes manières selon les personnes à qui Stéphanie évoque son abstinence.

Elle touche du doigt aussi la honte que certains alcooliques ont à s’avouer qu’ils ont un problème avec l’alcool. Il faut du temps à cette jeune femme pour qu’enfin elle accepte son état.
Ce livre offre un regard éclairé sur l’alcoolisme au féminin sans être rébarbatif en description.

L’écart, récit tout en finesse sur l’alcoolisme de son autrice.

– Jour zéro de Stéphanie Braquehais, Éditions L’Iconoclaste, Janvier 2021, 304 pages –

6 réflexions sur “ Jour Zéro – Stéphanie Braquehais

  1. flyingelectra dit :

    L’alcoolisme social ? oui il existe. Pour ma part, pas de souci, et moi qui buvais peu, je bois encore moins depuis la Covid-19 mais hier j’ai apprécié le champagne et le vin pour célébrer un anniversaire. La première fois depuis .. le nouvel An ! Il faut aussi savoir que certaines personnes ont des prédispositions à être plus rapidement accro que d’autres. Une amie l’est devenue (à la morphine) au bout d’à peine quelques jours de traitement, son sevrage l’a fait passer par toutes couleurs…

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  2. maghily dit :

    Tiens c’est drôle, hier je lisais justement un chapitre de mon livre sur le sommeil consacré à l’alcool… Ça faisait tellement froid dans le dos que j’en suis venue à culpabiliser sur le petit verre que je m’étais servie ce week-end pour mon annif… Et paf, tu viens avec ce livre !
    Je vais finir par croire que l’Univers m’en veut vraiment d’avoir dérogé à ma règle : ne pas boire seule (ce qui me rend particulièrement sobre depuis près d’un an :D).

    Il a l’air intéressant, je le note. Merci pour la découverte 🙂

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