Noire – Emilie Plateau

Vous êtes une femme, donc moins qu’un homme, et vous êtes noire, donc moins que rien.

Les premiers mots

Prenez une profonde inspiration. Quittez le lieu qui est le vôtre, passez les ruisseaux, les fleuves, l’océan, sentez la brise.

Claudette Colvin. Répétez ce prénom et ce nom. Donnez une identité à cette jeune fille oubliée. Rendez son courage visible aux yeux de tous.

Tania de Montaigne et Emilie Plateau ont sorti Claudette de l’invisibilité dans laquelle la société l’avait mise alors que ce qu’elle a fait un 2 mars 1955 est un des éléments déclencheur pour les droits civiques aux Etats-Unis. En refusant de céder sa place à une blanche, Claudette est condamnée. Très vite, son histoire est reprise par la NAACP pour la défendre et Rosa Parks (déjà membre et activiste) la soutient en menant une campagne pour financer sa défense.

En décembre 1955, c’est au tour de Rosa de ne pas se lever pour un blanc. Bizarrement, l’histoire ne retient que son nom et oublie complètement Claudette. La raison? Claudette tombe enceinte, est d’une famille pauvre alors que Rosa Parks est pieuse, mariée et de bonne famille.

A présent, c’est comme si vous alliez dans le recoin le plus obscur, comme si vous marchiez dans l’endroit le plus reculé que vous puissiez imaginer, plus loin que loin, car, désormais, vous êtes noire.

L’histoire choisit ses héros et ses héroïnes. En mettant en lumière ceux qui sont à l’origine de ce mouvement de boycott, Tania de Montaigne et Emilie Plateau rendent justice à Claudette Colvin. Je regrette juste la brièveté de cette biographie mais pour de jeunes lecteurs, cela est parfait.

Les dessins, minimalistes et simples, s’accordent assez justement au récit.

Sur Mes Pages Versicolores, vous pouvez retrouver d’autres livres traitant du thème de la ségrégation.

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin d’Emilie Plateau d’après Tania Montaigne, Editions Dargaud, 2019, 136 pages –

… c’est chez Noukette

46 réflexions sur “ Noire – Emilie Plateau

  1. Enna dit :

    C’est toujours intéressant de mettre en avant des personnes qui ont agi! je note pour l’African American History Month challenge que je tiens en février! (Je vais le conseiller à la médiathèque et si ce n’est pas pour cette année ça sera pour l’an prochain 😉 Je partage sur le groupe facebook du challenge, ça peut intéresser d’autres lecteurs aussi!

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  2. flyingelectra dit :

    il y a pas mal de gens qui ont fait des choses extraordinaires mais ont été « oubliés’ (le nombre d’inventeurs dont on a volé l’invention et le nombre de femmes dont les textes ou compositions ont été reprises à leurs noms par leur époux…) mais c’est bien d’en parler et s’il s’adresse à deux de jeunes enfants et hier c’était Martin Luther King Jr’s Day et j’ai relu quelques uns de ses textes toujours hélas aussi parlant ….

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  3. Blandine dit :

    J’avais repéré l’album pour son thème sans savoir son histoire mais le graphisme m’avait freinée…
    J’ai découvert cette incroyable « supercherie » historique dans le dernier essai de Jonathan Safran Foer (oui oui y a un lien ;-)). Du coup, je veux cet album!!

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  4. Choup dit :

    Je l’avais lu en prévision de la venue de l’auteure au festival BD de Colomiers, et j’avais découvert l’histoire hallucinante de cette jeune fille, les manipulations, la haine ordinaire…très bonne bd.

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  5. sylire dit :

    Je lis en ce « l’oeil le plus bleu » de Toni Morrison, en plein dans le sujet de la ségrégation, donc. C’est bien que la BD s’empare de ces sujets. Le dessin peut apporter un plus dans ce genre de sujet, très « visuel ».

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