Le Vampire de Ropraz – Jacques Chessex 

Dans ces campagnes perdues une jeune fille est une étoile qui aimante les folies.

Les premiers mots

Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, 1903. C’est un pays de loups et d’abandon au début du vingtième siècle, mal desservi par les transports publics à deux heures de Lausanne, perché sur une haute côte au-dessus de la route de Berne bordée d’opaques forêts de sapins.

Après ma lecture-choc d’Ohio de Stephen Merkley, il me fallait absolument un roman qui allait supporter la comparaison. Et je l’ai trouvé dans le récit de Jacques Chessex. Ce livre présent dans ma bibliothèque avait été lu et adoré par mon cher et tendre et je ne m’étais toujours pas décidée à le découvrir avant que Lolo Coste ne le présente lors du challenge Les Classiques c’est fantastique. Quel heureux hasard : Le Vampire de Ropraz m’a tenu en haleine et m’a surtout donné l’occasion de faire le deuil d’Ohio toujours bien présent dans mes pensées.

Jacques Chessex s’intéresse ici à un fait divers dramatique qui s’est véritablement déroulé au début du 20e siècle, en Suisse. Un cercueil nouvellement mis en terre a été ouvert, et le corps de la jeune fille violé, en partie dévoré et souillé. L’effroi touche le village et c’est la course au Monstre. L’enquête piétine et deux tombes sont de nouveau prises pour cible. Encore des jeunes femmes enterrées depuis peu.

C’en est trop pour ces villageois qui voient là l’œuvre du Diable ou plutôt les méfaits d’un Vampire. La rumeur est lancée, la chasse est ouverte.

C’est l’heure de te mettre en marche, Dracula, maître de l’ombre, par les bourgades et les campagnes ! Toi qui connais tous nos gestes, nos haltes, nos hésitations, qui boiras le sang de nos filles et les fouilleras, les dévoreras, avant que l’aube ne te repousse dans ton incroyable repaire !

Je ne vous dévoile pas le reste du roman car tout se joue en peu de pages et c’est là tout le talent de l’écrivain qui a pu étaler tant d’horreur et de frissons en 96 pages. Aucun détails n’est oublié, les sévices sont décrits, les pensées des personnages également, ce qui ne fait que renforcer le dégoût.

Lolo Coste m’avait prévenue, c’est un petit livre mais d’une grande puissance évocatrice et il est dès lors impossible à oublier.

Le Vampire de Ropraz de Jacques Chessex
Édition Grasset
112 pages,
février 2007

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