Les enfants pâles– Phang & Dupuy

Chaque enjambée était une traversée dont l’accomplissement était une satisfaction suffisante à leurs cœurs.

C’est la crise. Les enfants errent dans les rues à la recherche de nourriture. Les adultes ne travaillent plus. Le ville se meurt.

Comme une ultime solution, les parents tuent leurs enfants pour leur éviter la faim et la souffrance. Une vingtaine d’enfants arrivent à s’échapper de la ville guidés par Jonas et son violon. Il console et ses mots résonnent en chacun d’eux. Il les pousse à marcher jusqu’à la forêt dans laquelle dit-il ils pourront trouver du réconfort. Mais avant d’y arriver, il y a la longue traversée de la plaine. Une traversée durant laquelle les clans se forment, les restrictions se font de plus en plus sentir et la communauté commence à se fragmenter. Jonas perd de sa ferveur et les autres enfants doutent de sa sincérité. Telle une tyrannie, celui qui ne suit pas les règles imposées se voit punir et persécuter.

Ce roman graphique porte bien son nom. 432 pages qui s’alternent entre pages où l’écriture domine et de l’autre des pages où les dessins hypnotisent par leur noirceur. J’ai rarement lu une bande dessinée qui propose autant de thèmes aussi déprimants. Ici, pas de lumière et pas une once d’espoir. Les enfants  redeviennent sauvages, créent une mini-société où les faibles périssent et les forts survivent.  Sans divulguer la fin, je dois dire qu’elle m’a surprise et qu’elle laisse quelques points d’interrogations.

Je ne recommanderai pas cette bande dessinée à tout le monde, elle s’adresse à un public averti et qui est conscient du poids que cette histoire peut laisser sur la poitrine. J’avoue que je n’ai pas lu cette bande dessinée en une fois, j’ai dû reprendre mon souffle pour pouvoir tenir et découvrir le dénouement.

– Les Enfants Pâles de Philippe Dupuy & Loo Hui Phang,  Editions Futuropolis, 2012, 432 pages –

Cette semaine, c’est Stephie qui accueille les amoureux des bulles!

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