Misère de vieillesse. Et misère d’avoir déjà autant foiré sa vie à trente et un ans.
Les premiers mots
Le flic jeta sa cigarette sur la route de terre caillouteuse devant la maison et remit son chapeau d’aplomb en voyant arriver la bagnole poussiéreuse de l’assistante sociale. Derrière la vitre sale, il aperçut de longues mèches blondes et rentra le ventre au cas où la fille au volant ne serait pas trop mal. Autant dire qu’il ne s’attendait pas à voir sortir un type, la trentaine, en train d’enfiler un blouson en jean pour se protéger du petit vent glacé venu des montagnes et qui replongeait à l’intérieur de sa voiture pour récupérer sa paperasse.
Si vous avez une envie de lecture bisounours, où l’amour foisonne, où ça dégouline à chaque page, je ne vous conseille pas « Yaak Valley, Montana ». Par contre, si vous avez envie de vous plonger dans un roman noir, avec une sale ambiance un peu crasse, allez-y les yeux fermés!
Pete est un assistant social. Les gens dont il s’occupe sont tous au bord du gouffre : drogue (beaucoup), alcool (beaucoup trop), inceste, pauvreté… et ce n’est pas sa vie privée qui va pouvoir l’aider à surmonter son quotidien. Père d’une gamine qui commence à foirer, ex-époux d’une alcoolique, un penchant certain pour la bouteille, ce n’est pas rose tous les jours. Son quotidien de « sauveur » se voit secoué par la rencontre d’un père et de son fils qui vivent reclus, en dehors de toute civilisation. On croirait bien qu’il est seul au monde pour parvenir à les garder en sécurité car les policiers et autres haut-placés n’ont pas l’air de se soucier de ces hommes et femmes qui souffrent.
Ces personnages vont se croiser, s’entraider, se détester pour qu’un lien infime les lie à jamais.
Ce livre n’est ni gai ni drôle. La misère humaine suinte à chaque moment. Parfois quelques instants de bonté apparaissent et éclipsent un peu cette détresse.
Elle est la preuve vivante que le pire est toujours certain. Que le monde n’a pas besoin de permission, qu’il ne cesse de se dépasser lui-même dans l’horreur.
Pour tout avouer, les premières centaines de pages ont été difficiles à lire, trop de détresse. Ensuite, les longueurs m’ont beaucoup dérangée, je ne me voyais pas avancer et je ne comprenais pas où j’allais. J’ai eu quelques envies d’abandon.
Et puis, finalement, j’ai suivi Pete dans ses aventures en le trouvant à la fois courageux, ringard, sordide, humain. Un vrai visage d’homme.
Quelle belle image ils formaient tous les trois, Rachel, Beth et Pete, aussi parfaite qu’une molécule d’eau, hydrogène, oxygène. Complète et entière.
Les avis de Charlitdeslivres, de Clara, d’Electra et de Marie-Claude.
– Yaak Valley, Montana de Smith Henderson, Éditions Belfond, 2016, 500 pages-
C’était ma première participation aux Matchs de la rentrée littéraire de Price Minister.
il ne laisse personne indifférent ! l’auteur est très sympa et beaucoup plus jovial 😉
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J’espère pour lui qu’il n’est pas aussi déprimé que son personnage! 🙂
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Pour le moment, j’apprécie les romans sombres, mais celui-ci ne me dit rien de spéciale. Sans doute les 500 pages ^^ et les longueurs que tu mentionnes. Hum, les matchs … :p
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C’est vrai que les longueurs ont été un réel frein à ma lecture! et je n’aime pas ça 😉 mais si tu fais abstraction de ça, tu passes un « beaux » moments avec ces personnages.
(Comment ça avance dans le Paquebot?)
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il m’attend! (il me fait un peu peur aussi) En ce moment j’ai plutôt envie de livres courts, mais son tour va venir bientôt !
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Prends ton courage à deux mains 😉
J’esssaie pour ma part d’alterner entre grosses briques et petits gabarits, sinon je frise l’overdose.
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Très envie de le lire !! Merci pour cette belle chronique
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Je suis contente de te tenter 😉
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Bizarrement il ne m’attire pas ce roman… Pourtant il semble faire l’unanimité, ou presque… 😉
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Comme tu dis, il ne fait pas si l’unanimité et les défauts mentionnés sont les longueurs. Allez, y en a d’autres à lire!
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Il m’attend. Et je vais aimer, c’est certain.
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Je crois bien que oui!
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J’ai bien failli l’abandonner. Tout me plaisait pourtant: l’intrigue, les personnages, le style… Mais que de longueurs… J’en suis finalement venue à bout. En gros, nos avis se rejoignent une fois de plus!
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Comme tu dis, on a ressenti les mêmes défauts! J’étais heureuse d’arriver au bout!
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