7 années de bonheur – Etgar Keret 

Ce fut alors que j’eus une révélation, la nature m’a doté d’une capacité unique et totalement insignifiante de percevoir le moment où les gens ont envie d’aller aux toilettes.

13702957_171605913250132_579642658_n(1)

Si vous n’avez pas ri ou simplement souri à la citation au-dessus de la photo, passez votre chemin…  Mais non, restez, je vais essayer de vous convaincre de lire les  » 7 années de bonheur » d’Etgar Keret!

 À la base, j’avais offert ce roman à mon cher et tendre lors de sa parution. Depuis, le bouquin végétait dans notre bibliothèque, moi, ne voulant pas lire SON cadeau et lui, n’étant pas fan du résumé.

Et puis, un jour, en fouillant le blog d’Electra (encore elle… 😉 ), j’ai remarqué son billet! Ni une ni deux, j’ai été récupérer ce pauvre bouquin et je l’ai placé en haut de ma PAL. 

Et quel bonheur de lecture! Electra m’avait prévenue que j’allais rire et elle ne s’est pas trompée! 

Les premiers mots

« Ce que ça peut être flippant, les attentats terroristes, dit l’infirmière fluette à sa collègue plus âgée. Tu veux un chewing? »
La collègue prend une dragée et hoche la tête. « Qu’est-ce que tu veux qu’on y fasse? répond-elle. Les urgences aussi c’est flippant si tu vas par là.
– Je te parle pas des urgences »., l’infirmière fluette tient à son idée. « Avec les accidents et ces trucs-là y a pas de souci. Moi je te parle des attentats. Ça rend moche tout le reste. »

Ce roman relate 7 années de l’écrivain israélien, Etgar Keret. Il nous livre d’abord la naissance de son fils et continue à relater sa vie en tant qu’écrivain et surtout en tant qu’Israélien fils de rescapés de l’Holocauste.  Parce que c’est pas folichon de vivre dans un pays en guerre, où depuis tout petit vous avez dû apprendre à vous coucher par terre en cas d’alerte. D’ailleurs, pour faire passer ces mauvais épisodes à son fils, il invente le jeu du sandwich pastrami : à l’approche d’une sirène annonçant une bombe, lui et sa femme se couchent et le garçons s’insère entre les deux. 

Le roman est divisé en nouvelles qui abordent des thèmes particuliers, certains assez banals (se mettre au sport, ses virées en taxi) et d’autres  très émouvants ( le cancer de son père, la vie de sa mère dans le ghetto de Varsovie). Il explique ce quotidien avec de l’humour à revendre, une dérision sur des aspects assez tragiques et des répliques que j’aimerais quelques fois pouvoir sortir! (Le passage où il est en ligne avec une démarcheuse téléphonique et qu’il commence à inventer qu’il vient de tomber dans un trou et donc que « oui, le moment est mal choisi » est hilarant!)

Le ton employé peut paraître parfois un peu détaché et assez anecdotique mais c’est ce côté « allez, viens que je te raconte ma vie un peu pourrie, j’en ai une bien bonne qui m’est arrivé! » qui m’a énormément plu. On n’est pas le pathos et le larmoyant, on est dans la vie d’un homme, d’un père qui raconte son quotidien à ses potes (nous, les lecteurs 🙂 ). Un homme avec ses peurs, ses doutes, ses passions et son amour incommensurable pour son fils et sa femme. 

[Mon grand frère] me gratifia d’un sourire de grand-frère-fier-de-son-petit-frère, puis se baissa et se servit de mon oeuvre [une nouvelle] pour ramasser celle de son chien et la flanquer à la poubelle. Et ce fut à cet instant que je compris que je voulais être écrivain.

Reste plus qu’à convaincre mon mari de le lire enfin! 😉

 – 7 années de bonheur d’Etgar Keret, Edition de l’Olivier, 2014, 201 pages.

Ce livre rentre dans la catégorie « Un livre qui fait du bien  « du Challenge littéraire 2016 de Mille vies en une.

10 réflexions sur “ 7 années de bonheur – Etgar Keret 

  1. flyingelectra dit :

    ah ravie que tu aies aimé autant que moi ! je me souviens d’en pleurer de rire dans le tramway ! et en plus , vu l’actualité, il serait peut-être bon de le relire – il vit dans la peur quotidienne du terrorisme et il réussit à en rire. Rire c’est acte de rebellion, de survie .. bref contente de te compter parmi les fans !

    Aimé par 1 personne

Si vous souhaitez me laisser une trace de votre passage...