Ça brûle, mais ce n’est pas insupportable. De petites brûlures douces auxquelles on est obligé de penser
Quand elle échoue sur une ile déserte après le naufrage de son bateau, Annie est saisie d’un sentiment d’angoisse énorme (et qui ne le serait pas). Comment va-t-elle survivre, et va-t-elle seulement survivre à une seule journée? Après plusieurs jours de débrouillardise, elle rencontre un « indigène ». Très vite, ce duo improbable va se prêter main-forte, offrant à Annie l’occasion de s’affirmer et de remettre en question le rôle qui lui avait été assigné pendant de longues années par son mari.
Ce qui va te paraître étrange, c’est que dire à quelqu’un qu’on l’aime, ce n’est pas seulement dire ce que l’on ressent à un moment précis. Quand on dit « j’ai faim », on dit « là, maintenant, j’ai faim ». Cette phrase ne dit pas ce qu’elle dit à cet instant. Mais quand on dit « je t’aime », on ne parle pas tant du présent. On donne une promesse. On dit « je t’aime jusqu’à ce que je t’informe que je ne t’aime plus ». Ce n’est pas seulement une information, c’est un engagement. Quand on dit « je t’aime », on doit aimer. On doit aussi le prouver.
S’adressant à lui en pensées, elle commence à analyser sous un nouvel angle cette relation de longue date dns laquelle elle ne s’épanouissait pas. Il aura fallu que le couple soit séparé pour qu’elle puisse enfin prendre la mesure de sa réalité. En dehors de toute convention sociale, Annie et l’indigène vont apprendre à se connaitre et à s’aimer.
« Il y a longtemps que je t’aime » est d’abord une claque visuelle surprenante. Les couleurs fluo et pétillantes éclatent dès les premières pages, nous plongeant dans des planches colorées à souhait. Le thème de la liberté personnelle est également abordé de manière directe à travers les pensées d’Annie. On ressent alors de la détresse, mais aussi une réelle volonté de se libérer de ce qui la retient du monde qu’elle a connu avant avec son mari. Cette mésaventure sur l’île devient un moyen extraordinaire pour elle de se mettre enfin en quête de sa propre exploration.
En tout point, cette bande dessinée est une réussite qui allie qualité graphique et sujet introspectif passionnant. Il est à parier que vous aussi vous ne ressortirez pas de cette bande dessinée comme vous y êtes entré.es. Il y a dans ces pages de la mélancolie à souhait, mais aussi des moments de pure joie où on découvre le personnage d’Annie pleinement heureuse.
Il y a longtemps que je t’aime de Marie Spénale
Éditions Casterman, 128 pages, mars 2024
La BD de la semaine
Ça à l’air très beau ! ❤️ J’aime beaucoup la couverture très colorée. Et ce que tu en dis donné envie de la découvrir.
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Une mésaventure qui semble marquer la renaissance d’une héroïne que j’aimerais découvrir.
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Je suis très tentée, elle m’a l’air aussi belle qu’intéressante cette BD.
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Très beau sujet et le fluo ne me fait pas peur 😁. J’aime au contraire les graphismes qui sortent du lot, et les émancipations féminines sous toutes leurs formes. Merci pour cette découverte !
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le thème ne m’aurait pas attirée mais pour le graphisme et ce que tu en dis, pourquoi pas !
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Tu titilles ma curiosité.
Merci pour le partage.
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Je ne l’ai pas lu mais j’aime beaucoup suivre Marie Spénale sur Youtube. Je vais voir si je le trouve.
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Très belle couverture accompagnée d’une belle critique. Comment ne pas craquer !
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J’ai toujours du mal quand c’est trop introspectif.
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cette BD semble être une grande réussite, je suis curieuse!
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Très attirée par cet album mais je n’ai pas encore sauté le pas…
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La couverture m’attire beaucoup ! Une belle histoire à découvrir, je note. 🙂
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