C’était de moi-même maintenant que j’avais peur. C’est de mon corps que venait le danger. De mon corps qui se dressait contre maitre, emporté par un instinct que je me refusais à reconnaitre.


Alors que son roman « J’irai cracher sur vos tombes » est attaqué en justice, Vian, sous la signature de Vernon Sullivan, écrit dans la foulée « Les morts ont tous la même peau« . Pour les deux livres cités, Vian et son éditeur seront condamnés en correctionnelle.
Ces titres ont comme point commun deux personnages blancs et qui pourtant possèdent du sang noir dans leurs veines. Personne n’est au courant car ils ont fui leurs villes natales pour se reconstruire ailleurs. Mais le passé rattrape nos deux hommes et Lee et Dan auront une vengeance toute personnelle à mener. Quand l’un veut venger sa couleur de peau, l’autre veut l’oublier.
Il était trop honnête, Tom, c’est ce qui le perdait. Il croyait qu’en faisant le bien, on récoltait le bien, or, quand ça arrive, ce n’est qu’un hasard. Il n’y a qu’une chose qui compte, c’est de se venger et se venger de la manière la plus complète qui soit.
Oubliez tout ce que vous savez de la poésie de Boris Vian, mettez de côté ses inventions littéraires, fermez les yeux sur l’absurde qui côtoie la magie et plongez dans les affres de la vie, de la descente en enfer, là où ne règnent que violence, dépravation et meurtre. Ces deux livres dérangent autant qu’ils intriguent et qu’ils fascinent. Adolescente, j’avais eu un véritable coup de cœur pour L’arrache-cœur (encore plus que pour L’Ecume des jours) et je m’étais promis alors de lire les livres sulfureux de l’auteur. J’ai attendu quelques temps pour que mon père me lègue enfin ses exemplaires et que je les découvre.
C’est assez intrigant de lire un auteur que l’on croyait très poétique, nous balancer des horreurs de viols et de tueries. Comme Moka le disait, si j’avais lu ces titres sans en connaitre l’auteur, je n’aurais jamais pu penser à Vian. Il me reste à lire « Et on tuera tous les affreux » et « Elles se rendent pas compte » pour terminer les œuvres signées de Vernon Sullivan.
Je termine ici ma semaine dédiée aux titres censurés, aux auteurs et autrices controversé.es. Les billets autour de ces livres furent variés et c’est avec plaisir que je vous donne rendez-vous mardi pour le récapitulatif.
J’irai cracher sur vos tombes / Les morts ont tous la même peau de Boris Vian / Vernon Sullivan
Éditions Livre de Poche
224 pages / 160 pages première publication en 1946 / 1947
Les Classiques c’est fantastique

N’ayant lu que deux romans de Vian, j’ai encore l’embarras du choix pour le découvrir et je compte bien ne pas en rester là.
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Tu as encore du beau à découvrir.
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Merci pour cet article cela me donne davantage une idée sur ces titres.
Je commencerai par « L’écume des jours » que j’ai dans ma pile à lire pour découvrir cet auteur.
Je te souhaite un très bon week-end et de belles lectures à venir.
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L’écume Des Jours est très beau, c’est bien pour commencer.
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Les morts ont tous la même couleur de peau m’avait également surprise mais je savais que Boris Vian (Vernon Sullivan) avait deux plumes : la poétique et imaginaire et la noire plongée dans l’obscurité des natures humaines…. Je n’ai pas encore lu J’irai cracher sur vos tombes qui est Son livre noir (je crois) j’en ai encore deux autres dans ma PAL avant de continuer peut-être à le lire mais dans le noir ou dans le rose ? 🙂
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À toi de voir selon ton humeur 😉
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Tu t’es donnée pour le thème de ce mois ! 😉
Je pensais que tu allais nous proposer un autre titre pour ta dernière lecture.
Comme je le disais lundi chez Moka, je n’ai jamais lu Vian et si je dois le lire ce sera avec L’Écume des jours qui m’attend patiemment.
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Tu pensais que j’allais présenter quel titre ?
J’espère que cet auteur te plaira.
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Celui d’Henry Miller 🙂
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De ma lecture de J’irai cracher sur vos tombes, il ne me reste rien. Seul le titre m’avait plu.
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J’avais lu tous les romans de Vernon Sullivan. Peu de souvenirs me sont restés hormis cet univers poisseux « à l’américaine ».
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Dans mon souvenir lointain « et on tuera tous les affreux » est drôle et grinçant. Pas à ranger dans la catégorie des « horribles » comme les deux que tu cites. Bonne journée !
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