Mrs Dalloway & Les Vagues – Virginia Woolf 

Elle en était arrivée à penser que la seule chose digne d’être racontée, c’est ce que l’on ressent. L’intelligence était bête. On devait simplement dire ce que l’on ressent.

Il est évident qu’il aurait fallu pour ces deux romans un billet individuel tant il y a de choses à dire. Ici point d’analyses et mais une description de mes ressentis face à ces deux œuvres. Pour rappel, je dois ma découverte de Virginia Woolf avec Une Chambre à soi. J’ai ensuite lu et adoré son Journal de l’écrivain dans lequel les deux romans, dont je vais vous parler, reviennent sans cesse. Il n’en fallait pas plus pour que je les lise à mon tour et heureux hasard, Cynthia m’a offert Mrs Dalloway.

Mrs Dalloway

Les premiers mots

Mrs Dalloway dit qu’elle se chargerait d’acheter les fleurs.
Car Lucy avait bien assez de pain sur la planche. Il fallait sortir les portes de leurs gonds ; les serveurs de Rumpelmayer allaient arriver. Et quelle matinée pensa Clarissa Dalloway : toute fraîche, un cadeau pour des enfants sur la plage.

À la fin de ma lecture, je me suis dit que j’étais heureuse de ne pas avoir découvert Woolf avec ce texte car j’aurais abandonné toute tentative de lire d’autres de ses livres.

Lu deux fois, la première en août et la deuxième en octobre, ce laps de temps m’a permis de me concentrer sur la narration particulière et d’y trouver une certaine fascination pour la structure du texte. À chaque ligne, on se demande quel personnage va être croisé ou recroisé et quels vont être les pensées de ceux-ci ou celles-ci.
C’est un livre qui ne se raconte pas tant sont nombreuses les particularités et les sensations que traversent chaque personnage ainsi que le lecteur ou la lectrice.

J’ai lu avec intérêt la préface écrite par Bernard Brugière car il décrypte de manière très pointue ce que Woolf aurait voulu faire passer avec ce livre. Il n’hésite pas à y mettre des références au Journal d’un écrivain où l’autrice écrivait précisément à propos de Mrs Dalloway : Dans ce livre, j’introduis presque trop d’idées. Je voudrais exprimer la vie, la mort, la raison, la folie. Je voudrais critiquer le système social, le montrer à l’œuvre dans toute son intensité. « 

Une fois terminé, je me suis plongée dans Les Vagues et l’expérience fut aussi saisissante que fascinante.

Mrs Dalloway de Virginia Woolf
Traduction de l’anglais par Marie-Claire Pasquier
Préface de Bernard Brugière
Éditions Folio
368 pages,
février 2020 pour la présente édition. 1925 pour la publication originale.
 Les classiques c’est fantastique

Les vagues

Les premiers mots

Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer ne se distinguait pas du ciel, sauf que la mer se plissait légèrement comme si une étoffe avait des rides. Progressivement, à mesure que le ciel blanchissait, une ligne sombre marqua l’horizon qui séparait le ciel de la mer et l’étoffe grise se barra de traits épais qui se déplaçaient, les uns après les autres, sous la surface, se suivaient, se poursuivaient, perpétuellement.

C’est une expérience de lecture qu’on aime ou qu’on déteste ( ou alors vous êtes comme moi et vous ne savez pas vous situer)…

Six personnages s’entremêlent par leurs pensées. On sait qui prend la parole grâce à cette répétition de « Dit Bernard », « Dit Susan.. »… Mais entre ces personnages, aucune interaction ou si peu. Chacun livre ce qu’il pense, ce qui voit, ce qu’il ressent. L’intrigue est très basique, des amis enfances qu’on découvre à l’école primaire et que l’on suit tout au long de leur vie quand survient un drame.

Virginia Woolf m’a de nouveau fait passer un moment assez particulier comme avec Mrs Dalloway. Même si j’ai plus apprécié le roman précédent ( peut-être devrais-je relire Les Vagues dans quelques temps), ce roman restera une lecture originale. Je pense maintenant me pencher sur ses romans plus classiques pour la découvrir de manière plus terre-à-terre

Les Vagues de Virginia Woolf
Traduction de l’anglais par Michel Cusin avec la collaboration d’Adolphe Haberer
Éditions Folio
448 pages,
avril 2012 pour la présente édition. 1931 pour la publication originale.
Féminisme en mot /  Les classiques c’est fantastique

***

Les autrices à l’honneur chez : Moka, Natiora, L’ours bibliophile, Mumu, Madame Lit, Alice, Lili, Céline, Mag, Paolina, Pativore, Lolo, ….

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36 réflexions sur “ Mrs Dalloway & Les Vagues – Virginia Woolf 

  1. Des Livres Rances dit :

    Ta première phrase sur « Mrs Dalloway » me parle tellement : j’ai découvert Virginia Woolf avec « Vers le phare », et la déception de cette lecture m’a définitivement fait renoncer à cette autrice.

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  2. maghily dit :

    Nous avons exactement le même parcours de découverte de ses textes (enfin, je n’ai pas encore lu Les Vagues, mais je suis curieuse de le lire, encore plus avec ta chronique, va comprendre ! :D).

    Le même jour que Mrs Dalloway, j’ai trouvé « Les Années » donc ce sera prochainement le prochain de ses romans que je lirai.

    Très bonne idée de te focaliser sur tes ressentis, c’est tellement difficile, je trouve de parler de ces œuvres. Je me suis moi-même sentie un peu maladroite car je ne sais toujours pas vraiment dire si j’ai aimé ou non.

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  3. Natiora dit :

    Je me souviens avoir beaucoup aimé Mrs Dalloway, étudié pendant mes études d’anglais. Je n’ai jamais lu Woolf en français et je pense que cela joue, la musicalité de la langue anglaise s’accorde parfaitement au rythme du texte. J’aimerais bien poursuivre encore ma découverte de l’autrice. J’espère que tu parviendras à trouver un autre de ses romans avec lequel tu accrocheras vraiment.

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  4. flyingelectra dit :

    j’ai lu juste deux nouvelles et je n’en ai gardé aucun souvenir – ma seule envie lire son journal d’écrivain – mais sinon, le style ne m’a vraiment pas emballé et ce qu’elle dit sur Mrs Dalloway c’est ce qui rend indigeste bon nombre de romans (vouloir traiter de trop de sujets dans un unique roman)

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  5. Marie-Claude dit :

    Tu t’es donné la vie dure! C’est comme de découvrir Faulkner avec Le bruit et la fureur, ou Dostoïevski avec Les frères Karamazov. Le jeu en vaut la chandelle, mais après avoir été apprivoisé. Comme toi, si j’avais découvert Woolf avec ces deux titres, je m’aurais arrêté là, voire j’aurais abandonné. Chapeau bas, miss!

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  6. Alice dit :

    J’ai beaucoup pensé à Virginia Woolf pour ce challenge, et beaucoup tourné autour, mais à te lire, je suis contente de ne pas avoir trouvé le temps. Je crois que je n’ai pas assez de cerveau disponible en ce moment pour en apprécier tout le sel. En tout cas les deux sont dans mes projets !

    Aimé par 1 personne

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