Ne cherche pas à devenir poétesse, tu l’es déjà, tu en approfondiras le socle. Sois un peu sorcière un peu Lilith, ne deviens pas une Eve en côte d’Adam formatée par l’attrait des conventions.

Ne cherche pas à devenir poétesse, tu l’es déjà, tu en approfondiras le socle. Sois un peu sorcière un peu Lilith, ne deviens pas une Eve en côte d’Adam formatée par l’attrait des conventions.
Dans le malheur le temps passe vite, quoi qu’on en dise. Aucun point de repère ne peuple le temps révolu, aucune joie ne distingue un jour d’un autre. Rien que du lamentable, toujours le même.
Les premiers mots
Lire la suite« Cinq heures…Il va bientôt rentrer… » se dit Élisa. Et voilà qu’à cette idée elle ne peut plus rien faire.
Elle a frotté, lavé, fourbi durant toute la journée, elle a préparé une soupe épaisse pour le dîner – ce n’est pas la coutume du pays de manger lourdement le soir, mais c’est nécessaire pour lui qui, à l’usine, ne déjeune que de tartines aux oeufs. Et maintenant, ne fût-ce que pour mettre le couvert, ses bras s’engourdissent et retombent inertes le long de son corps. Un vertige de tendresse la fige, immobile et haletante, accrochée des deux mains à la barre de nickel du fourneau.
Je me suis endormi honnête et fauché. Je me suis réveillé hors-la loi et toujours fauché. Et incompris de tous.
Les premiers mots
Lire la suiteUne sœur disparue
Notre maison était pleine de femmes qui étouffaient mon oncle Charlie et me troublaient parfois avec leurs bavardages et leur agitation. Nous étions les deux seuls hommes du foyer. J’avais neuf ans lorsque arriva une autre femme – tante Bessie – qui avait vécu jusque-là chez les Indiens.
Pourtant, il semblait presque à Anna que la maison l’épiait, la guettait, et avait patiemment attendu qu’elle se retourne et la reconnaisse.
Les premiers mots
Lire la suiteMadame Preston, avec son éternel air inquiet, rajusta le chapeau d’Anna.
« Sois sage, lui dit-elle. Amuse-toi, et … reviens-moi heureuse et bronzée…et contente. »
Elle prit la jeune fille dans ses bras et l’embrassa une dernière fois pour qu’Anna se sente aimée, en sécurité, acceptée.
Elle en était arrivée à penser que la seule chose digne d’être racontée, c’est ce que l’on ressent. L’intelligence était bête. On devait simplement dire ce que l’on ressent.
Il est évident qu’il aurait fallu pour ces deux romans un billet individuel tant il y a de choses à dire. Ici point d’analyses et mais une description de mes ressentis face à ces deux œuvres. Pour rappel, je dois ma découverte de Virginia Woolf avec Une Chambre à soi. J’ai ensuite lu et adoré son Journal de l’écrivain dans lequel les deux romans, dont je vais vous parler, reviennent sans cesse. Il n’en fallait pas plus pour que je les lise à mon tour et heureux hasard, Cynthia m’a offert Mrs Dalloway.
Lire la suiteLa haine des femmes est au cœur de la pensée d’une partie des intellectuels de l’époque, structurant leur conception du monde.
Les premiers mots
Lire la suiteOn nous a appris que l’histoire avait un sens et que, concernant les femmes, elle allait d’un état de servitude totale vers une libération complète, comme si la marche vers l’égalité était un processus naturel. Ce n’est pas exact. On a travesti les faits. On a effacé celles qui avaient agi, celles qui, dans le passé, avaient gouverné, parlé, dirigé, créé.
Et toi, tu peux être comme les autres garçons. On pourra être tout neufs.
Les premiers mots
Lire la suiteC’était une journée morne. Son esprit l’avait abandonné ce matin-là, laissant errer son corps vide. Il suivait sa routine, apathique, pâle, le regard éteint sous les néons fluorescents, tandis que son âme flottait au-dessus des rayons en ne pensant qu’au lendemain. Le lendemain, ça faisait quelque chose à espérer.
J’ai besoin de donner du sens à notre histoire, de comprendre la trajectoire tragique qu’a suivie la vie de ma mère et la façon dont ma propre a été façonnée par cet héritage.
Les premiers mots
Lire la suiteTrois semaines après la mort de ma mère, je rêve d’elle : nous marchons sur un chemin raviné, une piste ovale autour de laquelle nous effectuons notre lente révolution : côte à côte, si proches que nos épaules se touchent presque, aucune de nous deux ne parle, chacune dans ses traces. J’ai beau savoir qu’elle est morte, j’éprouve un certain contentement, comme si elle était simplement partir ailleurs et que je lui avais rendu visite.