Ne m’oublie pas – Alix Garin

Cet endroit est le pire endroit au monde. Elle ne s’en sortira jamais vivante.
Hé, mamy, si on partait faire un petit tour?

« C’est la troisième fugue. Il n’y en aura pas de quatrième.«  Le couperet tombe pour Clémence, sa grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, n’est plus gérable par la maison de repos sans un traitement plus lourd. La culpabilité de la voir dépérir, seule, est insupportable pour Clémence et celle-ci, comme un coup insensé, ou un coup de désespoir, enlève sa grand-mère pour la conduire jusqu’à sa maison d’enfance, près de la mer.

Sans se voiler la face, Clémence sait qu’elle commet-là une infraction qu’elle pourrait payer bien cher. Mais ces (derniers) moments avec cette grand-mère qui l’a pour ainsi dire, élevée valent cette folie et les conséquences énormes qui en découleront.

J’ai jamais dit à maman ce que j’avais à lui dire. Alors que j’en ai eu maintes fois l’occasion. « Trop tard » arrive plus vite qu’on le croit. Promets-moi de ne jamais oublier ça, Clémence.

On pourrait croire à une bande dessinée larmoyante ou complètement loufoque mais il n’en est rien. Entre humour et émotion, Ne m’oublie pas m’a offert un sacré moment de tendresse, en évitant de tirer sur la corde sensible et en amenant un scénario bien ficelé.

Clémence est un personnage complexe, entre ses désirs d’indépendance, son amour pour sa grand-mère, sa non-relation avec sa mère, c’est une jeune femme qui se montre avec ses faiblesses et ses forces. La grand-mère n’est pas en reste. Parmi ces pages, l’autrice Alix Garin soulève la douloureuse question de la vieillesse et de la mort et comment cela joue dans les relations intrafamiliales.

Ne m’oublie pas d’Alix Garin
Editions Le Lombard
224 pages, janvier 2021
La BD de la Semaine

…C’est chez Stephie