Le rouge et le noir – Stendhal 

Chez cet être singulier, c’était presque tous les jours tempête.

Les premiers mots

La petite ville de Verrières peut passer pour l’une des plus jolies de la Franche-Comté. Ses maisons blanches avec leurs toits pointus de tuiles rouges, s’étendent sur la pente d’une colline, dont des touffes de vigoureux châtaigniers marquent les moindres sinuosités.

Il aura donc attendu quinze ans dans ma bibliothèque avant d’être lu… 15 ans! Offert par Monsieur M. pour mes 18 ans, je n’imaginais pas un seul instant m’en débarrasser.
Alors….Qu’ai-je pensé de ce classique des classiques que je redoutais autant qu’il me captivait?

Pour être honnête, pendant le tiers de cette lecture, j’ai ri. Ri de Julien Sorel et de son caractère larmoyant mais aussi ri de ses ambitions démesurées pour être égal, voire supérieur, à son héros Napoléon. J’y ai vu un gamin qui espérait se sortir de sa condition paysanne sans trop bien savoir quelle direction prendre. Le fait qu’il soit accueilli par Monsieur et Madame de Rênal est une chance et un drame. Il voit une opportunité énorme de montrer qui il est mais remarque que ces gens-là ne le prennent pas toujours au sérieux. Quand il s’amourache de Madame de Rênal, il est tiraillé entre les sentiments naissants et sa détestation de la bourgeoisie.

Pour lui, il n’éprouvait que haine et horreur pour la haute société où il était admis, à la vérité au bas bout de la table, ce qui explique peut-être la haine et l’horreur. Il y eut certains dîners d’apparat où il put à grand’peine contenir sa haine pour tout ce qui l’environnait.

Ensuite, ma lecture s’est quelque peu gâtée par ennui et longueur. J’ai allégrement lu en diagonale et bizarrement ma compréhension ne s’en est pas plus mal portée. Mon intérêt s’est ravivé au dernier tiers et j’ai suivi avec « passion » les aventures tragiques de Julien.

Tout à coup l’affreuse parole : Adultère, lui apparut. Tout ce que la plus vile débauche peut imprimer de dégoûtant à l’idée de l’amour des sens se présenta en foule à son imagination. Ces idées voulaient tâcher de ternir l’image tendre et divine qu’elle se faisait de Julien et du bonheur de l’aimer. L’avenir se peignait sous des couleurs terribles. Elle se voyait méprisable.

Le style de Stendhal n’est vraiment pas mon préféré mais je me suis surprise à y trouver plus de légèreté que je ne le croyais.

Cette semaine, le blog ouvre ses portes à l’amour, qu’il soit terrible ou romantique, passionné ou platonique, nous allons vivre de belles rencontres ici et chez vous! D’ailleurs… est-ce qu’on s’aime chez Moka / Lolo Coste / Céline / Alice / Natiora / Magali / Pati / Lilly / L’Ourse bibliophile

Le Rouge et le Noir de Stendhal
Éditions Folio Classique
832 pages, publication originale 1830 (présente édition 2000)
Les Classiques c’est fantastique / En sortir 21 en 2021 (1/21)

36 réflexions sur “ Le rouge et le noir – Stendhal 

  1. Mokamilla dit :

    Lu à 18 ans lors de mes études de lettres. Je l’ai ouvert timidement, comme on l’est face à un monstre littéraire du XIX. J’ai beaucoup aimé l’étudier en écoutant une prof passionnée. Je ne sais pas ce que je ressentirais à sa relecture… Je suis curieuse de le retrouver suite à ton billet. (Pas de choix commun ce lundi… Affaire à suivre)

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  2. La Barmaid aux Lettres dit :

    Je l’avais adoré, une révélation ! Mais je pense que puisque j’avais environ 15 ans (j’étais en seconde je crois) les affres larmoyants et amoureux m’avaient beaucoup plus parlés qu’ils ne me parleraient aujourd’hui.
    J’ai cependant un souvenir assez net d’avoir zappé des pages entières de description ahah, il faut l’avouer.

    Une semaine sur l’amour ! Ca tombe bien ! Je lis justement Anna Kaérnine ! Que c’est larmoyant là-aussi ! Orgueilleux ! Mais finalement, je pense que c’est ce que j’aime dans la littérature du XIXe, leurs frasques, leurs froufrous et leurs remords hihi

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  3. Natiora dit :

    Ah, je savais que ce roman était dans le thème ! Juste avant de le commencer j’ai eu la mauvaise idée demander à mon homme (qui a adoré ce roman au lycée) de confirmer qu’il s’agissait bien d’une histoire d’amour (Julien Sorel et Mme de Rénal, c’est bien connu). Mais pour lui ça ne s’inscrivait pas dans le thème (et en lisant ton billet je comprends ce qu’il voulait dire). Dommage pour moi, c’était l’occasion rêvée de lire ce classique que tout le monde a lu.
    Ce ne serait pas une idée de thème ça ? « Le classique que tout le monde a lu sauf moi »
    Malgré ta lecture mitigée il faut absolument que je trouve l’occasion de le sortir de ma bibliothèque non lue.

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    • mespagesversicolores dit :

      À vrai dire, j’ai hésité à le présenter mais j’ai vérifié sur internet en posant la question à Google ( et on sait qu’il a toujours raison… 😁) :est que le Rouge et le Noir est une histoire d’amour ?

      Oui.

      😁

      Pour l’idée de ton thème, je ris… Mais je crois qu’on trouve toujours quelqu’un qui n’a pas lu le livre.

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  4. Autumn & Latte dit :

    Étudié au lycée, j’en garde un mauvais souvenir. Cependant, depuis un an ou deux, je me remets dans ces classiques que j’avais lu pour mes études et pas apprécié. Je les redécouvre pour mon plus grand plaisir. Le Rouge et le Noir est un des prochains que j’aimerai relire.

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  5. Des Livres Rances dit :

    Lu en pointillés il y a plus de 15 ans, je reste partagé car il a eu une trace ambivalente dans ma vie : difficultés à avancer avec passion dans la lecture, et parallèlement début d’une relation amoureuse de 10 ans (la personne étant aujourd’hui encore une de mes amies les plus proches).

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  6. Alice dit :

    Je me suis tâtée pour lire ce roman pour le rdv et puis je n’ai pas eu le courage d’affronter Stendhal, le pavé, les éventuelles longueurs… et à te lire, j’ai bien fait 😉 Je tenterais sans doute, un jour, un été, quand j’aurais suffisamment de temps pour ne pas le trainer des jours et des semaines…

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  7. anne7500 dit :

    J’ai dû lire La Chartreuse de Parme à 16 ans, premier abandon de ma vie. Plus tard, adulte, j’ai voulu tenter Le Rouge et le Noir, que j’ai lu jusqu’au bout, certes, mais quel ennui de ma part… Je suis définitivement rétive à cet auteur.

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  8. maghily dit :

    C’est M. qui doit être content de voir que son cadeau n’a pas été vain ! 😉

    Je suis occupée à le relire (à la bourre ? Du tout ! On remercie « Un bonheur parfait » qui m’a duré des plombes !) et j’espère le terminer avant la fin de la semaine pour le chroniquer dans le cadre du challenge *croise les doigts*.
    Pour l’instant, je me moque pas mal aussi de Julien (j’ai lu une centaine de pages) et je suis étonnée de voir que Stendhal s’attache davantage à parler différences de classes qu’amour. Cela m’était complètement sorti de la tête car à 17 ans, ya que l’amour qui compte ! 😀

    RDV ce soir pour ma première chronique de la semaine 😉

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  9. Marie-Claude dit :

    Vive les classiques! Mais Stendhal, no way, c’est non pour moi. «Le Rouge et le Noir» m’avait paru si poussiéreux à l’époque (il y a bien 30 ans! Jeune étudiante, j’étais). Jamais eu envie de remettre ça.
    J’aime, toutefois, ta lecture en montagnes russes!

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