Si elle n’avait pas donné ce coup de pied,
une autre l’aurait fait:
on devait commencer, c’était écrit je ne sais où, c’était
décidé.

Les premiers mots
Le 6 avril 1917
la radio du front annonçait de nouveaux morts.
Le 6 avril 1917
les États-Unis entraient en guerre.
Le 6 avril 1917
Lénine préparait la révolution russe.
Mais, surtout,
le 6 avril 1917
durant la pause-déjeuner
onze ouvrières de Doyle & Walker Munitions
se mirent à courir derrière un ballon.
« Comment est né le football féminin en Angleterre? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard« . Ce coup de pied de Violet Chapman agit comme une force, une impulsion qui entraine dans sa course, dix autres femmes ouvrières de l’usine de munitions Doyle & Walker.
11 femmes dont la plupart des maris sont sur le front et qui comme un acte de résistance à ce qu’il se passe autour d’elle décident de taper dans un ballon. Mais pour cette première fois, n’ayant pas de balle réglementaire à disposition, elles shootent dans un objet de la même forme et dont elles disposent un prototype de bombe. Pas de hasard donc. Cette balle-bombe ouvre un avenir qu’elles ne croyaient pas toucher : se retrouver sur un terrain, à s’entraider, à se motiver coute que coute en dehors des « on-dit » et des quolibets qui leur sont adressés.
Ce fut comme si elles se rappelaient soudain
qu’elles existaient vraiment
par elles-mêmes.
Car si jusqu’à présent elles avaient bien eu un rôle
c’était leur rôle à l’usine, à la chaine de montage,
ou leur rôle domestique: fille, épouse, mère.
Enfin: un air nouveau!
Ce qui frappe dès les premiers mots de cette épopée historique c’est la forme littéraire choisie par Stefano Massini. Comme un chant qui se répète pour marquer les esprits et la force de ces ouvrières, le livre en vers propose un moment hors du temps de guerre pour se concentrer sur ces femmes que l’écrivain a voulu rendre uniques. Chacune d’elles est décrite avec beaucoup d’humour, (sans savoir si tout cela est vrai), avec leur altérité.
Tout compte fait, cette histoire de naissance du football est un prétexte pour décrire un pan de l’histoire où les femmes en tant de guerre étaient présentes dans les usines et que sans elles, les hommes n’auraient pas eu d’armes mais aussi ces affronts qui leur ont été faits lors de leurs deux premiers matchs : ne trouvant pas d’hommes valides, ceux qui restaient étaient les éclopés de la guerre ou les jeunots…
J’aime décidément toujours autant les publications de Globe qui offrent un autre regard sur l’Histoire et posent des voix uniques. Les livres parus et chroniqués ici sont : Les libellules rouges / Fille, femme, autre / Delicious Food / Crazy Brave / Ordinary People / L’Écart /
Le ladies Football Club de Stefano Massini
Traduit de l’italien par Nathalie Bauer
Éditions Globe
192 pages, février 2021
J’aime beaucoup cette maison d’édition également… 😉 (Ici, les femmes ne rêvent pas, La note américaine, en plus de ceux que tu cites !)
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Mais j’ai aussi lu Ici les femmes ne rêvent pas ! 🙈
Je n’avais pas trop adhéré au style.
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Une maison d’édition que j’aimerais découvrir davantage, ils ont beaucoup de titres alléchants!
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Je ne peux que te la conseiller !
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Très intéressant ! Tout le livre est-il en vers ?
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Oui ! ( un peu comme A la ligne, un peu moins dense pour autant)
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Je ne connais pas cette maison d’éditions. C’est alléchant cette histoire en vers, je suis intéressée autant par le fond que par la forme. Ma liste d’envies n’en finira jamais !
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Il faut que tu la découvres ! C’est souvent des récits qui sortent de l’ordinaire, qui donnent à lire des voix différentes. Mon préféré pour l’instant Fille, femme, autre.
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Je prends note 😁
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Ah il récidive en vers donc. J’avais commencé à lire Les frères Lehman lorsque nous l’avions reçu à la médiathèque, par curiosité, pour voir à qui le recommander, et j’avais été surprise de la fluidité de lecture, qu’il s’agisse du sujet ou de la forme, c’est vraiment une expérience de lecture étonnante. J’aime beaucoup ce que propose le Globe aussi, ils savent y faire pour nous surprendre.
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Le sujet des frères Lehmann ne m’intéressait pas trop mais je suis en train de changer d’avis si c’est cet auteur qui en parle.
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