Eugénie Grandet – Honoré de Balzac

Les avares ne croient pas à une vie à venir, le présent est tout pour eux.

Les premiers mots
Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes.

Je vous présente aujourd’hui mon premier Balzac et il faudra que vous me convainquiez de bons arguments pour que je retente l’expérience car cette lecture fut assez pénible.
Je n’ai été transcendée ni par l’histoire ni par l’écriture et je savais que les simples extraits étudiés il y vingt ans étaient déjà un bon indice du style de Balzac : quelque chose de lent et d’assez pompeux.

Financièrement parlant, monsieur Grandet tenait du tigre et du boa : il savait se coucher, se blottir, envisager longtemps sa proie, sauter dessus ; puis il ouvrait la gueule de sa bourse, y engloutissait une charge d’écus, et se couchait tranquillement, comme le serpent qui digère, impassible, froid, méthodique.

Mais pour être tout à fait honnête, un personnage m’a captivée, il s’agit du personnage de Eugénie. Je lui ai trouvé une vraie profondeur et une sincérité qui m’a touchée. Son amour indéfectible pour son cousin lui fait prendre de sacrées mauvaises décisions, allant à l’encontre de ce que son père, avare, lui a enseigné.
Quant aux autres personnages, la mère assez froide et invisible m’a semblé transparente, tout comme elle l’est dans cette famille et le père radin et manipulateur, hautement détestable.

Mon premier Balzac ne me laissera cependant pas un souvenir impérissable.

Mise à jour du dimanche soir… Ne voulant pas rester sur un échec, j’ai tenté de lire un deuxième Balzac et j’ai choisi La peau de chagrin. Si le premier chapitre m’a captivée, j’ai vite déchanté avec la partie sur l’histoire de la vie de Raphaël… Ça m’a perdue et j’ai lu le reste en diagonale. ( vous aurez remarqué ma légère propension à utiliser la lecture rapide dans les cas où le livre me gonfle, désolée pour les adeptes de la rigueur !). Pourtant je trouvais ce récit plus construit et l’écriture me semblait plus travaillée. Désormais, je peux le dire ( tout comme je l’ai fait avec la littérature antique), entre Balzac et moi ça ne passe pas.

Quel géant de la littérature avez-vous choisi pour ce premier jour de ce challenge?
Moka / Natiora / Alice / Paolina / Pati

– Eugénie Grandet de Honoré Balzac, Editions Folio Classique, 2016 pour la présente édition, 1833 pour la version originale, 384 pages

30 réflexions sur “ Eugénie Grandet – Honoré de Balzac

  1. Mokamilla dit :

    Il me semble que Charles Dantzig, dans son Dictionnaire égoïste de la littérature française, invite à ne pas commencer par Eugénie Grandet si l’on cherche à découvrir Balzac.

    J’ai dû le lire en seconde avec Le Père Goriot: j’ai détesté.
    J’ai dû relire Le Père Goriot à la fac: j’ai adoré.
    Je crois avec un peu de recul que c’est le meilleur des titres pour découvrir Honoré. Cette histoire de père vampirisé par ses filles est incroyable. Et puis Rastignac est un sacré personnage.
    Je n’ai pas réussi à terminer La Peau de Chagrin, mais j’y reviendrai.
    J’ai lu également le Colonel Chabert mais j’ai plus de souvenirs du prof qui dispensait ce cours que de l’œuvre en elle-même… Pour le reste, nous aurons l’occasion d’en reparler cette semaine… (Parce qu’Honoré sera de la partie chez moi aussi…)

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  2. flyingelectra dit :

    j’ai découvert Balzac avec le Père Goriot et j’ai bien aimé ! quand je vois le challenge Balzac vs. Flaubert, j’ai détesté l’éducation sentimentale du coup je suis plutôt équipe Balzac LOL
    mais sinon, je pensais lire un deuxième Balzac en 2021 mais je vois que tu n’as pas eu de succès avec tes deux tentatives. Zut !

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  3. Ingannmic dit :

    Comme Electra, je l’ai découvert cette année avec Le père Goriot (nous avons fait une LC de ce titre), que j’ai beaucoup aimé, je ne l’ai trouvé ni lent et pompeux mais au contraire féroce et divertissant ! Du coup, si je le relis, ce ne sera sans doute pas avec Eugénie Grandet ..

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  4. Natiora dit :

    Ma pauvre, entre l’Antiquité et Balzac, ce challenge ne t’a pas gâtée ces derniers temps. J’espère que tu auras davantage aimé Flaubert ! J’aime beaucoup ces deux auteurs, j’aurais aimé lire un roman de plus mais je n’ai pas réussi.

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  5. Alice dit :

    Cette expérience a eu l’air douloureuse… je suis contente d’avoir opté pour un texte court pour le coup, qui m’a même donner envie de rempiler. En espérant que tu t’éclates un peu plus ce mois-ci…

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