J’avais peur de lui, peur de ce petit format d’homme en carton, tire-au-flanc de bureau sans envergure et auteur notoire de délits de fuite

Les premiers mots
Il s’appelait Denis. Il était enchanté.
Nous ne nous connaissions pas. Enfin, de toute évidence, je ne le connaissais pas, mais lui savait fort bien qui j’étais. Il m’écoutait à la radio, il appréciait beaucoup mon travail qu’il suivait de près et sur lequel il pouvait même se poser en exégète LOL, raison pour laquelle il se permettait cette intrusion sur Facebook (en espérant qu’elle ne me gène pas).
Denis. Nom des plus basiques, à la limite de l’insignifiance.
Denis est enchanté de pouvoir parler à une animatrice de radio qu’il trouve charmante et intelligente, pas comme les autres ( et il le répète)
Denis n’aime pas quand on se moque de lui, ou plutôt n’aime pas quand on ne s’intéresse pas à lui.
Finalement, les femmes, Denis, il ne les aime pas tant que ça. Il leur trouve souvent des airs de pimbêches.
Denis est un monstre. Qui se délecte des horreurs qu’il déverse sur le net et qui attend que sa victime succombe.
C’était, je m’en rendrais compte plus tard, un animal à sang froid disposant non d’une grande intelligence mais d’un instinct féroce, car il avait perçu qu’à l’instar de la plupart des femmes j’avais été éduquée pour être gentille, ne pas faire de vagues, ne pas faire perdre la face aux autres, n’humilier personne, surtout pas les hommes.
Glaçant. Cette histoire est glaçante d’horreur.
Myriam Leroy a choisi une narration implacable pour raconter cette histoire de harcèlement, qu’elle a elle-même vécu. En utilisant un « je » qui n’en est pas vraiment un, elle met à distance la victime pour être au plus près du harceleur et des personnes entourant la journaliste, qui ne lui seront d’aucune aide, qui tous, minimiseront le drame qui se joue sans se douter du gouffre dans lequel tombe la narratrice.
Le point de vue choisi par l’autrice, ainsi que le ton adopté, pourrait en rebuter plus d’un mais ce serait passer à côté d’un roman qui remue et qui fait voir une réalité bien trop souvent vécue et malheureusement rarement crue.
– Les yeux rouges de Myriam Leroy, Editions Points, Août 2020, 168 pages –
il fait frissonner rien qu’à te lire! A noter donc!
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Je t’encourage à le découvrir même si c’est assez perturbant comme lecture.
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Il était déjà sur ma liste depuis un moment, je le remonte illico!
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Je me demande ce que tu en penseras.
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Il me tente, mais je n’ai vraiment pas aimé « Ariane », son premier roman ….
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J’ai bien l’impression que Myriam Leroy divise beaucoup avec ses deux romans.
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Je ne suis pas sûre que ce livre soit pour moi.
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Il est spécial…
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Il faut s’accrocher, alors ?
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C’est surtout le choix narratif qui peut décontenancer.
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