il ne s’agit pas de sentir ceci ou cela, de dire ceci ou cela
il s’agit
d’être ensemble

Les premiers mots
Amma
suit à pied la promenade longeant le fleuve qui coupe sa ville en
deux, quelques péniches matinales s’y croisent lentement
à sa gauche le pont-passerelle piétonnier avec ses pylônes qui
ressemblent à des mâts de voiliers
à sa droite la courbe que décrit la rivière vers l’est après avoir
dépassé Waterloo Bridge en direction du dôme St Paul
Amma est impatiente. Ce soir c’est la première de sa pièce « La Dernière Amazone du Dahomey ». La pression qu’elle ressent est énorme et les marques de soutien qu’elle reçoit la rassure.
Ils sont venus pour elle, ses amis, amies, ses ex-copines, sa fille, le père biologique de sa fille, les quidams qui ont été interpellés par l’intrigant titre de cette pièce.
Le début de ce livre donne le ton directement. Telle une pièce de théâtre où les personnages vont et viennent, se croisent, s’aiment et se quittent.
Femme, fille et autre. Liées entre elles par les liens du sang ou tout simplement amies. Mais aussi autre, ce iel qui apparaît et dont l’importance est grande.
peut-être que les garçons ignobles cesseront-ils alors de violer des petites filles ivres
(et de s’en tirer impunément)
peut-être que les petites filles cesseront-elles de se sentir coupables
(et de n’en parler à âme qui vive)
L’autrice a façonné ses personnages de la manière la plus réelle, elle les a fait vivre une vie faite de changements, de drames et de moments de joie. Ces destins mis en place grâce à un procédé de roman choral nous sont contés dans leur plus pure individualité, aucun ne se ressemble. Chaque détail de ces vies-là comptent, rien n’est laissé au hasard. L’autrice nous donne à lire des histoires bien trop peu présentes dans la littérature: femmes noires, homosexuelles, binaires, non-binaires, …
elle porta des chaussures d’homme, à lacet noirs, apprécia leur confort, le sentiment de puissance qu’elles lui procuraient en marchant, se réjouit de ne plus sentir le regard des hommes braqué sur elle
ce qui signifiait la liberté
La construction du roman n’est pas en reste, Bernardine Evaristo ne nous offre pas seulement des chapitres foisonnants, elle nous les transmet avec une construction particulière qui apporte force et singularité.
Vous l’aurez compris, Fille, Femme, Autre est un roman unique et universel.
Lecture commune avec Antigone et Sylire.
– Fille, femme, autre de Bernardine Evaristo, traduction de Françoise Adelstain, Éditions Globe, Septembre 2020, 480 pages –
Forcément j’ai envie de le lire! J’aime bien l’éditeur
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Je suis aussi sensible aux choix de cette maison d’édition.
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Je note le titre de ce roman, merci pour le conseil.
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J’espère qu’on en entendra parler!
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Il va falloir que je me jette dessus ! 🙂
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Mais jette-toi donc 🙂
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Noté, noté et renoté! Il fera partie des miens prochainement c’est certain!
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J’espère que tu l’apprécieras, il vaut le coup!
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Un roman très fort oui. Tu l’exprimes très bien dans ton billet, dans lequel je retrouve ma lecture. 😉
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(Et j’aurais envie de le relire)
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Je pense qu’il pourrait bien me plaire celui-ci! Je le note.
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Il est dense mais il vaut la peine. J’espère qu’il te plaira si tu croises sa route.
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toi aussi tu es conquise alors? Je sens qu’il ne faut pas passer à côté…
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Conquise oui!
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Je suis bien tentée !
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Tu peux 🙂 Il est génial!
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