Knock out! – Reinhard Kleist

Je ne peux pas Clancy. Je ne veux plus blesser personne. Plus jamais!

Boxer n’était pas dans ses ambitions, pas du tout. Lui, il aimait créer, sentir le tissus sous ses doigts et non porter des gants. Lui, c’était plutôt de la douceur et non de la violence. Mais des hommes ont foi en sa carrure et en son potentiel de futur boxeur alors il tente et ça paie. C’est qu’il est doué Émile. Sa double vie, entre créateur de chapeau et sportif lui convient, entre délicatesse et rudesse. Ce qu’il aime aussi ce sont les baisers des garçons, mais cela, il doit le cacher, ce n’est pas bien vu, homo et noir ? On lui fait clairement comprendre qu’il doit se taire pour ne pas que sa carrière s’effondre aux premiers ragots.

Si quelqu’un essaie de me placer un coup, j’essaie d’en placer un avant lui. Parce que je n’aime pas qu’on me frappe.

Une vie faite de victoire et puis le coup en trop, celui qui fait perdre la raison.
L’adversaire d’Émile est tombé, les coups ont été trop violents et il ne s’est jamais relevé. Comment continuer une carrière quand elle est entachée de la mort d’un autre boxeur?
En jouant sur les souvenirs du boxeur et son présent, l’auteur nous plonge dans les années de gloire et de souffrances. Les dessins en noir et blanc m’ont semblé parfaits pour rendre compte de l’ambiance de ces années-là, entre les balbutiements des droits civiques et les droits des homosexuels qui n’existent pas.
Kleist est un auteur qui a l’habitude des bandes dessinées biographiques, il a retracé la vie de Nick Cave, de Johnny Cash, de Castro et du boxeur Hertzko Haft, ce travail de nous offrir ces histoires est maitrisé.
Mort en 2013, Émile grifftih est un champion du monde dont la vie privée est aussi riche et intéressante que sa vie professionnelle.

-Knock out! de Reinhard Kleist, Editions Casterman, Collection Ecritures, 2020, 160 pages –

…c’est chez Stephie