
Mois : juin 2020
Rhinocéros – Ionesco
À mains nues – Amandine Dhée
Dans cette solitude, je colmate mes brèches.

Les premiers mots
Je ne l’ai pas beaucoup vue ce soir. Mon amie s’est réfugiée dans la cuisine, elle donne un coup de main, prépare des bricoles. Elle peine à se mêler aux discussions, trop pleine de sa nuit.
Knock out! – Reinhard Kleist
Le sang des pierres – Lucille Ryckebusch
L’eau de la rivière avait la couleur du sang. C’était dans mon propre sang que tu me noyais.

Les premiers mots
D’abord, je vais te parler de mon rêve, c’est avec lui
que tout commence. Ensuite, je te raconterai les hémorragies, Cape Cod, et puis ce qu’il en reste.
Rodéo – Aïko Solovkine
Être chasseur ou gibier. Tout est affaire de choix et d’opportunité. Eux ont tranché et de cet avantage, découle leur position.

Les premiers mots
Lire la suitePetit bâtard. On avait pensé à tout mais pas à ça, ce ça banal et minable, à savoir que tu étais mort. On avait imaginé des choses grandioses, des plans machiavéliques, une intelligence hors-norme, une fuite à l’étranger, l’implication de gens du voyage, toujours à l’affût, toujours en mouvement, loin à l’heure qu’il est et qu’on ne rattrapera jamais. Un gars malin, retors, diabolique, qu’on voulait mort alors que tu l’étais déjà.
La grosse laide – Marie-Noëlle Hébert
Françoise en dernier – Daniel Grenier
La première chose que Françoise a volée, c’est le peigne de sa grand-mère. Personne ne s’en est jamais rendu compte, alors elle a recommencé et elle a volé autre chose.

Les premiers mots
Quand Françoise était petite, son frère s’est fait mordre par un renard enragé. Elle avait huit ans, peut-être sept. Ils jouaient dans la cour, derrière la maison, et le renard est sorti du boisé et il s’est approché d’eux, comme un animal apprivoisé depuis longtemps, un animal qui aurait reconnu son petit maître, pas plus haut qu’un buisson. Françoise avait sept ans et son frère était encore un bébé, presque.
Confiteor – Jaume Cabré
Une fois qu’on a goûté à la beauté artistique, la vie change. Une fois qu’on a entendu chanter le chœur Monteverdi, la vie change. Une fois qu’on a contemplé Vermeer de près, la vie change. Quand on a lu Proust, on n’est plus le même. Ce que je ne sais pas, c’est pourquoi

Les premiers mots
Ce n’est qu’hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j’ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j’ai vu clairement que j’avais toujours été seul, que je n’avais jamais pu compter sur mes parents ni sur un Dieu à qui confier la recherche de solutions, même si, au fur et à mesure que je grandissais, j’avais pris l’habitude de faire assumer par des croyances imprécises et des lectures très variées le poids de ma pensée et la responsabilité de mes actes
Moi après mois
