Le vieil homme et la mer – Ernest Hemingway

Poisson, dit-il, je t’aime bien. Et je te respecte. Je te respecte beaucoup. Mais j’aurai ta peau avant la fin de la journée.

Les premiers mots


Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n’avait pas pris un poisson.

Cela commence comme une histoire que l’on raconterait à des enfants, comme un joli conte qui se déroule au milieu de l’océan. Cependant, il est écrit que depuis quatre-vingt-quatre jours, les filets de ce vieux pêcheurs sont vides. Aucune prise, aucun poisson. Comment vivre alors …de rien? Avant, il pouvait compter sur le soutien indéfectible d’un jeune garçon qui l’accompagnait en mer mais celui-ci ne peut plus l’assister. Mais c’est décidé, Santiago sait qu’en ce quatre-vingt-cinquième jour il pêchera un poisson digne de ce nom.

Prêt à prendre tous les risques, il n’hésite pas à s’éloigner des côtes. Quand la chance lui sourit, il doit faire à la puissance d’un espadon qui lui donnera du fil à retordre. Pêcher ce poisson et le ramener sur la terre ferme, c’est une question de vie ou de mort. Mais l’espadon ne se laisse pas prendre et c’est un véritable corps à corps qui se joue pendant trois jours et deux nuits.

Mais pour le vieux, l’océan c’était toujours la mar, quelque chose qui dispense ou refuse de grandes faveurs; et si la mar se conduit comme une folle, ou comme une mégère, c’est parce qu’elle ne peut pas faire autrement: la lune la tourneboule comme une femme.

Santiago ne sera pas le seul maître des océans à convoiter cet énorme poisson, il devra faire face à des rivaux alléchés par la chaire d’espadon.

Un conte cruel en somme où les animaux et l’homme sont en combat permanent pour leur survie. Savoir qui triomphera n’est peut-être pas le thème principal, il faut voir ailleurs, lire entre les lignes d’Hemingway, les phrases dépouillées à l’extrême mais non dénuées de poésie.

Il m’aura fallu une deuxième lecture à quelques jours d’intervalle pour être totalement séduite par ce récit qui m’avait laissée de marbre la première fois. J’y avais trouvé trop de simplicité, trop de bavardage de la part de Santiago, j’étais passée à côté de son côté philosophique.
C’est parfois, souvent même, dans les récit courts et innocent que se cachent des histoires qui disent la vie, dans son plus simple appareil mais avec une profondeur extrême.

Et pour continuer le voyage, regardez ce film d’animation récompensé de l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2000.

– Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway, traduction de Philippe Jaworski, Éditions Folio, 144 pages – 1re édition 1951

Tout au long de cette semaine dédiée aux classiques anglais et américains, j’ai parcouru l’Amérique profonde, j’ai côtoyé un monstre et je termine ici avec un conte tragique.
En ce vendredi, on se goinfre de cookies chez Miss Moka.
Retrouvez chez Magali un livre fort de la très grande Harper Lee et chez Natiora vous trouvez son adaptation en bd ainsi qu’une nouvelle à lire absolument.

Les classiques c’est fantastique !

On se donne rendez-vous le mois prochain au théâtre!

19 réflexions sur “ Le vieil homme et la mer – Ernest Hemingway

  1. Natiora dit :

    J’adore Hemingway, il m’embarque à fond dans ses histoires. Je suis fan de son écriture. Mais je comprends qu’on puisse y être hermétique, du moins dans un premier temps. Et je suis contente que tu te soies laissé convaincre.

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    • mespagesversicolores dit :

      S’il avait fait plus de 300 pages, je ne l’aurais pas relu. Je ne voulais pas rester sur une première impression un peu fade, et je suis contente de l’avoir repris. Une vraie belle découverte… maintenant, il me tarde de lire ses autres livres. Lesquels as-tu lus et aimés?

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      • Natiora dit :

        Alors c’est un beau petit pavé mais il est composé de trois récits : Îles à la dérive. J’ai adoré. Et je garde un souvenir fort de Mort dans l’après-midi mais c’est spécial, ça parle de corrida. Il avait réussi à me convaincre que c’était beau. Mais c’était il y a vingt ans,je le lirais certainement autrement aujourd’hui. N’empêche que c’est un bon roman.

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