Et voici Lanny qui cliquette et qui murmure, étonnant transmetteur qu’il est.
Les premiers mots
Le père Lathrée Morte s’éveille debout de sa sieste, large d’un arpent, et racle les derniers débris d’un rêve de bitume où scintillent des gouttes de détritus.
Lanny. Lanny. Lanny.
Répéter ce prénom pour le rendre vivant, pour le trouver là où les yeux des adultes ne se posent pas, trop occupés à leur routine.
Répéter ce prénom que chacun a sur le bout des lèvres. Sa mère, son père, Pete, l’ami, et puis tous les autres habitants, même Le père Lathrée Morte, esprit du village qui veille ou qui incite à fuir, celui que tout le monde connait et craint. L’histoire de ce petit garçon nous est contée à la façon d’un roman choral. Chacun nous le décrit, analyse ses réactions, essaie de le comprendre.
Répéter ce prénom et se demander comme les autres si ce petit garçon est tout à fait normal. Il a de drôles d’habitudes, non? Chanter, dessiner, parler tout seul, se réfugier dans son monde…
Je le serre dans mes bras, je le calme, c’est un paquet de petites bosses chaudes. La bosse chaude d’un coude, d’un genou, deux talons tièdes comme des galets dotés de leur propre soleil intérieur.
Lire Lanny a été une expérience assez inhabituelle. Passer le premier chapitre, je me suis demandée si j’arriverai à la fin de ce livre et j’ai continué. Et j’ai bien fait car la suite est passionnante et beaucoup plus claire. Il faut se laisser aller, vraiment, prendre les mots de Max Porter, les laisser nous transporter.
Lire Lanny m’a fait penser à ce doux livre lu il y a des années qui m’avait enchanté autant qu’il m’avait ému et qui a résonné tout au long de ma lecture, il s’agit de Pobby et Dingan où il est question d’enfants qui se perdent dans leur propre monde, d’enfants incompris.
Dites vos prières et soyez bien élevés
Ou le Père Lathrée Morte viendra vous chercher
Electra en parle aussi.
– Lanny de Max Porter, traduction de Charles Recoursé, Editions du Seuil, 2019, 240 pages –
Un magnifique roman j’ai adoré. Le genre de lecture qui fait du bien 😉
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Oui et qui sort de l’ordinaire.
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Une expérience inhabituelle c’est certain, j’ai aimé cette lecture même si mon enthousiasme est moins fort que le tien 😉
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En y repensant quelques jours après, mon enthousiasme est toujours aussi fort 🙂
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Je ne connaissais pas « Pobby et Dingan » et tu réussis à piquer ma curiosité!
Est-ce que le roman de Porter t’a assez plus pour aller à la découverte de son premier roman?
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Oh oui, j’ai envie de lire son premier roman qui me plaira à coup sûr!
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Des extraits très poétiques.
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Et le reste du roman l’est aussi.
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yes !
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Sur ce coup-là, on est tout à fait d’accord l’une et l’autre 🙂
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Il est original cet auteur, son roman précédent m’avait saisie. Je n’en avais pas tout compris tout en l’appréciant. Étrange expérience que je ne regrette pas.
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Ici, j’ai « tout » compris mais c’est vrai qu’il y a une part d’étrangeté qui est assez déstabilisante.
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J’ai hâte de le lire celui-ci. Avais-tu lu La douleur porte un costume de plumes ?
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Je n’ai pas encore lu le roman précédent mais je compte le faire. Ce Lanny te plairait!
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Tu fais bien de conseiller de tenir jusqu’à la fin du 1er chapitre car comme j’ai eu un peu de mal avec son 1er roman, il se peut que j’aie abandonné avant. Mais quoi qu’il en soit, je vais essayer…
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Oh non, il faut continuer, vraiment, tout s’éclaire 🙂
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Très tentée!
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Je te comprends ! Lanny est particulier mais tellement beau.
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