Ouvrir son coeur – Alexie Morin

Je me traînais où que j’aille, je me sentais toujours triste, c’était devenu une seconde nature.

Les premiers mots

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Les premiers souvenirs de ma vie sont presque tous faits de lumière. C’est la fête de mon frère, fin mars, printemps hâtif, je vois des rubans de papier jaune pâle qui brillent au soleil et des silhouettes à contre-jour devant la porte-fenêtre. Quand ils s’éloignent, les gens se consument, à commencer par leurs contours, puis leurs cœurs disparait aussi, dans une petite flamme blanche.

Dès le premier fragment, Ouvrir son coeur donne le ton. Et jusqu’au dernier, le 257e, le « roman » n’aura de cesse de vouloir déterrer les souvenirs d’enfance, d’adolescence et de jeune adulte.

Alexie Morin se livre en toute sincérité et revient sur des épisodes de sa vie où elle a été vulnérable, durant lesquels elle s’est sentie incomprise. Elle se souvient de son amie, Fannie, de ses ennemies, d’épisodes où la colère était telle que la jeune fille éclatait sans réserve.
Il aura fallu de nombreuses années pour comprendre que tout ceci était dû au TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité).

J’écris des phrases qui se suivent, elles fuient vers l’avant, elles oublient ce qui les précède à mesure. Elles ne seront jamais un roman, elles ne seront jamais des poèmes, je ne les relirai jamais. Elles me servent à ne pas mourir ici.

À la fin de la lecture de ce livre, encensé par la critique québécoise, je suis restée perplexe…
Qu’avais-je lu... un journal intime? Des tranches de vie? Une description de ce trouble? ..

Si j’ai peiné sur plusieurs pages dont les détails me paraissaient parfois lourds et parfois inconsistants … J’ai pourtant apprécié et adoré les pages où Alexie Morin revient sur la genèse du livre et sur les raisons qui l’ont amenée à écrire.
Elle avait besoin de mettre en mots toute une partie de sa vie et surtout de revenir sur ses relations. Elle qui a du mal à être elle-même, à être avec les autres.
Dommage que ces belles pages arrivent à la toute fin…

– Ouvrir son cœur d’Alexie Morin, Editions Le Quartanier, 2019, 376 pages –

 

11 réflexions sur “Ouvrir son coeur – Alexie Morin

  1. Marie-Claude dit :

    Encore un Quartanier que j’avais abandonné! Autofiction sous forme de grattage de nombril. Le style me plaisait bien, et la singularité du personnage principal. Mais à la longue… Pu capable!
    Au moins, je poursuis avec envie et appréciation Le drap blanc. J’arrive à la moitié.
    C’est ben pour dire: je pensais que tu aurais adoré ce roman…
    Tu vas devenir une spécialiste de la littérature québécoise contemporaine, toi!

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  2. Marguerite dit :

    J’ai lu ce livre il y a quelques mois et je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas. Je l’ai lu très vite (c’est un bon signe) mais le côté très « selfish » m’agaçait. Comme toi, j’ai eu des réserves. J’en parlerai peut-être prochainement chez moi.

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