[Les chroniques oubliées – 8] 

Le temps passe et j’oublie, parfois, de vous parler de livres qui me tiennent à cœur. Pour cette 8e édition des Chroniques Oubliées, je vous propose e 5 romans.

– Le mur invisible de Marlen HAUSHOFER, traduction de l’allemand Liselotte Bodo, Patrick Charbonneau, Jacqueline Chambon, Editions Actes Sud, 2018 (pour la présente édition), 352 pages –

Résumé de l’éditeur
Après une catastrophe planétaire, l’héroïne se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit. Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers, prend en main son destin dans un combat quotidien contre la forêt, les intempéries et la maladie. Et ce qui aurait pu être un simple exercice de style sur un thème à la mode prend dès lors la dimension d’une aventure bouleversante où le labeur, la solitude et la peur constituent les conditions de l’expérience humaine

J’ai succombé, comme un petit mouton, à l’appel de ce livre qui est revenu en force sur les réseaux sociaux. Et bien m’en a pris! Ce livre est d’une force incroyable sous ses airs lents et contemplatif. Grâce à une narration subtile, il immerge le lecteur dans une ambiance pesante où chaque moment passé avec cette narratrice est gravé dans notre mémoire.

Ce livre offre une réflexion intéressante sur notre société et notre façon de vivre. Son succès est amplement mérité et le fait qu’il soit remis au goût du jour est une belle surprise!


– Une femme d’Annie Ernaux, Editions Folio, 1990, 112 pages –

Résumé de l’éditeur
Annie Ernaux s’efforce ici de retrouver les différents visages et la vie de sa mère, morte le 7 avril 1986, au terme d’une maladie qui avait détruit sa mémoire et son intégrité intellectuelle et physique. Elle, si active, si ouverte au monde. Quête de l’existence d’une femme, ouvrière, puis commerçante anxieuse de «tenir son rang» et d’apprendre. Mise au jour, aussi, de l’évolution et de l’ambivalence des sentiments d’une fille pour sa mère : amour, haine, tendresse, culpabilité, et, pour finir, attachement viscéral à la vieille femme diminuée.

Ma première rencontre avec Annie Ernaux et sûrement pas la dernière. J’ai adoré ce récit intime et pudique sur la mort de la mère de l’écrivaine. Avis très court, je vous le concède…


– La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg, Editions Seuil, Collection La Librairie du XXIe siècle , 2019, 128 pages –

Résumé de l’éditeur
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons…
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale.
La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.

J’aurais voulu faire un « vrai » billet sur ce livre mais j’ai trop tardé pour l’écrire et me voilà bien embêtée pour vous convaincre de lire ce petit bijou! Car oui, cette Précieuse Marchandise est une perle, un récit comme on en lit que trop rarement, un récit qui vous prend aux tripes et au cœur. Ce conte est une réussite à tout niveau: l’écriture, la narration, le thème.


– L’amant de Marguerite Duras, Editions de Minuit, 1984, 148 pages –

Ce roman est une relecture et je ne m’en lasse pas. J’ai retrouvé avec plaisir ce qui m’avait tant plu à ma première lecture à 18 ans : une narration explosée, une narratrice franche et sincère, une ambiance enveloppante. 


– Et la fureur ne s’est pas tue d’Aharon Appelfeld, traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti, Editions de l’Olivier, 2009, 276 pages –

Résumé de l’éditeur
« J’étais le fils unique de mes parents, et je voulais être fidèle à leur confiance en l’homme, même après avoir plongé dans les abysses de l’enfer. » À cinquante ans, Bruno Brumhart revient sur sa vie. Une enfance confortable, chérie par ses parents, des juifs communistes, un mystérieux accident dont il n’a aucun souvenir et qui l’a privé d’une main, et l’innommable : le ghetto, la déportation, sa fuite du camp et son errance dans la forêt.

J’ai enfin découvert cet auteur disparu dont j’avais entendu le plus grand bien. Je me suis décidée à lire ce livre  sans savoir dans quoi je m’embarquais.
J’ai apprécié ce roman qui aborde de façon très juste la vie après les camps et les conséquences désastreuses des privations et des violences.  C’est une très belle découverte et je me réjouis de lire d’autres livres de l’auteur.


Et vous, dans vos chroniques oubliées, qu’est-ce qui se cache? 

18 réflexions sur “ [Les chroniques oubliées – 8] 

  1. Marie-Claude dit :

    « La plus précieuse des marchandises » m’a laissée un très très bon souvenir… Quel joli conte.

    Contrairement à toi, je n’ai jamais aimé « L’amant ». Par contre, il y a trois romans de Duras que j’adore et que je compte bien relire un jour. En littérature française, Duras est pour moi imbattable en tant que créatrice d’atmosphère…

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  2. Lili dit :

    Le mur invisible, cette merveille !
    Dans mes chroniques oubliées, il y a pas mal de BD, des tomes 2 et 3 de séries de fantasy, des romans qui ont attendu trop longtemps dans ma pile à chronique comme « Les maîtres de Glenmarkie » de Jean-Pierre Ohl que j’ai pourtant fort aimé.

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