Là-bas les corbeaux volent sur le dos pour ne pas voir la misère
Les premiers mots
La maison, ou ce qu’il en reste, surplombe la vallée; ses fenêtres, quatre grands yeux vides, veillent, à l’est du massif des Trois-Gueules.
Les Fontaines, ce village minuscule, tachent le paysage, morceau de craie dérivant au cœur d’une mer végétale et calcaire.
Ce récit aurait pu être écrit il y a cinquante ans, vingt-cinq ans, dix ans, tellement les thèmes sont intemporels. Les indices sur les périodes sont distillés à coup d’après-guerre et de mois de mai où les jeunes désirent plus de libertés, rien d’autre pour nous mettre sur la piste.
Au Fontaine, tout le monde se connait et il est alors difficile pour les nouveaux habitants de se trouver une place, ils doivent la mériter, se fondre dans un rôle qui ne peut pas être repris. C’est ce qu’a fait André, le seul médecin du village. Admiré et aimé, il surplombe la vallée dans sa grande demeure. Un jour, une fille rencontrée en ville vient lui rendre visite avec un invité surprise, un petit garçon , son fils… Un coup d’un soir qui changera sa vie. La suite, c’est l’histoire de Bénédict qui deviendra à son tour médecin et de sa femme, la belle Agnès. Une vie paisible, en somme, pendant une dizaine d’années, mais rien ne peut durer éternellement.
Je vous parle d’un endroit qui est mort mille fois avant mon arrivée, qui mourra mille fois encore après mon départ, d’un lieu humide et brumeux, couvert de terre, de pierre, d’eau et d’herbe. Je vous parle d’un endroit qui a vu des hommes suffoquer, des enfants naître, d’un lieu qui leur survivra, jusqu’à la fin, s’il y en a une.
Découvrir Cécile Coulon, enfin. Après les billets élogieux, après les billets en demi-teinte, les billets déçus, il fallait que je me fasse ma propre opinion et c’est grâce à Moka que les mots de son autrice favorite sont arrivés jusqu’à moi. Et je te rassure, je suis du côté des avis positifs.
L’écriture m’a directement séduite. J’ai lu que certains/certaines reprochaient à Cécile Coulon une certaine froideur mais je ne l’ai pas perçue comme ça. Pour moi, il y a beaucoup d’intelligence dans ce texte, pas de phrases en trop, une ambiance lourde qui dit bien les profondeurs des personnages.
Ces Trois saisons d’orage m’ont m’entraînée dans une histoire d’amour de haine, aussi féroce que belle, aussi fracassante que destructrice.
Le coup de cœur de Moka et le coup de dent de Marie-Claude.
– Trois saisons d’orage de Cécile Coulon, Editions Points, 2018, 288 pages –
Quel livre !!! J’avais adoré !!! 🥰
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Je suis du même avis 🙂
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Comme toi, cela fait des années que j’entends dire du bien de C. Coulon, sans avoir encore ouvert un de ses livres (et ce n’est pourtant pas faute de savourer ses posts croustillants sur FB!!!!)
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Je me suis abonnée à son facebook, en effet, c’est savoureux!
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Une lecture qui m’avait déçue. J’en attendais trop, sans doute.
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Comparé à moi qui n’en attendais pas grand chose. Dommage!
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Je viens de relire mon billet. Pas tant coup de dent, finalement! Quoique…
C’est toujours aussi fascinant de découvrir comment un même roman est perçu. Beau billet, miss! Si je ne l’avais pas lu, tu m’aurais donné envie de le lire!!!
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Peut-être est-ce que je peux te donner envie de lire d’autres de ses livres?
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je fais partie des billets en demi-teinte mais j’ai beaucoup aimé l’atmosphère de ce roman, mon bémol est du côté des personnages 😉 ravie qu’il t’ait plu et moi, il faut que je récidive avec cette auteure!
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Au moins tu n’es pas fermée au point de ne plus lire d’autres de ses livres!
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j’ai encore un roman d’elle dans ma Pal donc je lui laisse une autre chance 😉
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De Cécile Coulon j’avais adoré Le Rire du grand blessé! Un court roman puissant.
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Je ne connais pas (encore) ce titre mais il me plait beaucoup!
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