Mois : septembre 2018
Comme un seul homme– Daniel Magariel
Elle se serait accusée du mauvais temps si cela avait pu écourter d’une seconde ce déferlement de violence.
Les premiers mots
Mon père faisait des embardées pour éviter les voitures, il conduisait trop vite, klaxonnait. J’ai posé la tête sur la sangle de la ceinture de sécurité, m’efforçant d’ignorer la vitesse à laquelle il roulait, sans savoir s’il essayait d’éviter la tempête ou s’il était juste en colère contre moi.
Prix Elle – Sélection de septembre
Prendre refuge– Zeina Abirached & Mathias Enard
J’ai voulu prendre refuge en toi
Fracking– François Roux
Deux mondes parallèles profitant des ressources du même sol, l’un horizontal, l’autre vertical,se confondaient sous ses yeux.
Les premiers mots
Les opérations, qui réquisitionnaient une superficie équivalente à celle d’un terrain de football, s’apparentaient à bien des égards à une scène de guerre, ne serait-ce que par la violence du bruit alentour.
Onze jours– Lea Carpenter
Ayant grandi sans homme dans sa vie, il était à présent déterminé à passer le test le plus difficile au monde pour en devenir un.
Les premiers mots
Dans la chambre, Sara cherche ses chaussures de course. Elle ne les a pas portées depuis un moment; elle a l’impression de ne jamais avoir le temps, alors qu’elle ne sait plus exactement ce qui remplit ses journées, à part l’attente.
Mon Festival America 2018
Mon premier Festival America! Lire la suite
Une mort très douce– Simone de Beauvoir
Pour moi, ma mère avait toujours existé et je n’avais jamais sérieusement pensé que je la verrai disparaitre un jour, bientôt.
Les premiers mots
Le jeudi 24 octobre 1963, à quatre heures de l’après-midi, je me trouvais à Rome, dans ma chambre de l’hôtel Minerva; je devais rentrer chez moi le lendemain par avion et je rangeais des papiers quand le téléphone a sonné. Bost m’appelait de Paris: » Votre mère a eu un accident », me dit-il.
De bois debout – Jean-François Caron
À quinze ans déjà, quoi qu’en eût dit le père, j’aimais ce que faisaient les livres aux gens.
Les premiers mots
La mort du père
Je l’ai vu mourir. Je viens de voir mourir le père, que je me répète en courant. Branches qui fouettent, autres qui craquent sous mon pas, je fais du bruit, me fais du mal, ne peux pas m’en empêcher, ne peux pas m’en empêcher de courir dans le bois: je viens de voir mourir le père.
Mon père.
La vraie vie– Adeline Dieudonné
La mort habitait chez nous. Et elle me scrutait de ses yeux de verre. Son regard mordait ma nuque, se délectait de l ‘odeur sucrée de mon petit frère.
Les premiers mots
À la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres.
Des daguets, des sangliers, des cerfs.