Ferguson n’avait pas encore cinq ans mais il savait déjà que le monde se composait de deux royaumes, le visible et l’invisible, et que les choses qu’il ne pouvait voir étaient souvent plus réelles que celles qu’il voyait.
Les premiers mots
Selon la légende familiale, le grand-père de Ferguson serait parti à pied de sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, il aurait fait route vers l’ouest jusqu’à Hambourg en passant par Varsovie et Berlin et il aurait acheté un billet sur un bateau baptisé l’Impératrice de Chine qui traversa l’Atlantique à travers de rudes tempêtes hivernales pour entrer dans le port de New-York le premier jour du XXe siècle.
4 vies imaginées. 4 vies aux directions opposées. 4 vies parsemées des mêmes personnes mais aux relations différentes. 4 Ferguson épris de littérature, d’écriture, de musique, de sexe, d’hommes et de femmes.
4 Ferguson aux pensées semblables, aux tourments intérieurs identiques et pourtant 4 histoires foncièrement variées.
Paul Auster a entrepris de nous raconter 4 versions de son personnages. De sa plus tendre enfance à l’âge adulte, Ferguson nous livre sa vie, ses réussites mais aussi ses déboires. Nous le suivons dans ses moments de joie et de doute. A chaque chapitre, une version du héros nous est livrée, à nous lecteur de nous refaire l’arbre généalogique pour entamer un nouveau pan de sa vie.
Si le début m’a bousculée, j’ai vite pris le parti de me glisser dans la vie de Fergusson et d’arrêter les retours en arrière.
Je veux dire qu’on ne peut jamais savoir si on fait le bon choix ou non. Il faudrait être en possession de tous les éléments pour le savoir et le seul moyen d’y arriver est d’être aux deux endroits à la fois, ce qui est impossible.
Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis pris à regretter ces phrases longues et alambiquées. Plus d’une fois, Paul Auster m’a perdue dans ses descriptions du sport, du journalisme…
Parmi ces quatre Ferguson, tous ne m’ont pas spécialement intéressée. Deux « Ferguson » sortent tout de même du lot par leur histoire singulière. Les quitter m’a émue.
Je retiendrai de ce premier Paul Auster ( je pensais en avoir lu précédemment mais ce n’était pas le cas) une ambition littéraire folle et un véritable tour de force, ainsi qu’une plongée captivante dans l’univers des États-Unis des années 60 et les changements forts de cette époque. J’ai vécu les événements avec les yeux du jeune Ferguson et ses vingt ans.
Le monde est foisonnant : tout peut arriver.
(John Cage)
– 4321 de Paul Auster, Traduit par Gérard Meudal, Editions Actes Sud, 2018, 1020 pages –
La forme littéraire me semble super originale, je n’ai encore jamais lu de Paul Auster mais ses livres m’intriguent beaucoup.
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Si tu veux une expérience littéraire c’est ce qu’il te faut! Mais courage ! C’est une sacrée brique!
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C’était bien, n’est ce pas? Je t’envie presque d’avoir encore ses autres romans à découvrir… ^_^
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Oui meme si tous les destins de Ferguson ne m’ont pas captivée. Et puis certaines phrases étaient beaucoup trop longues. Est-ce son style?
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Sans doute, ses phrases ne sont pas courtes en général, mais je n’ai pas trop de souvenirs.
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Je n’ai encore jamais lu cet auteur mais ce roman me tente vraiment (surtout suite à la venue de l’auteur sur le plateau de La Grande Librairie) ! Mais je pense attendre un peu avant de m’y attaquer… 😉
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Il faut prendre le temps en effet!
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je veux toujours le lire malgré tes bémols ! je me dis qu’il faut que j’ai l’esprit libre et il sera parfait pour un vol en avion 🙂
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Ah tant mieux que mes bémols ne te refroidissent pas!
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Je me demandais s’il en valait la peine. C’est un pavé impressionnant. Je ne suis pas encore décidée à me plonger dedans.
J’ai lu plusieurs livres de Paul Auster, mais pas tous. C’est drôle mais mon préféré reste le premier que j’ai découvert, Le voyage d’Anna Blume. Il a un petit côté apocalyptique qui m’avait plu. C’est un roman écrit sous forme d’une longue lettre.
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Je ne connais pas! On m’en a conseillé d’autres et je pense en lire quelques-uns.
Pour celui-ci, à toi de voir!
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Je m’ennuie du jeune Paul Auster. J’étais fan, lisais tout, jusqu’à « La musique du hasard ». À partir de là, j’ai arrêté de suivre… Je pensais qu’avec « 4321 », le temps des retrouvailles était arrivé. Peut-être pas, finalement… Les longues phrases, pis les longueurs, pis les descriptions du sport et du journalisme: je risque de saturer vite.
En tout cas, chapeau! Tu es passée à travers!
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Franchement je crois que oui, tu saturerais!
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J’hésite, décidément… J’avais adoré entendre Paul Auster à La Grande Librairie, je le trouve passionnant mais il me déçoit toujours un peu, à la fin. Ça me ferait mal de lire plus de mille pages pour être encore déçue avec celui-ci 😀
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Je te comprends. Malheureusement je ne peux te dire d’y aller les yeux fermés…j’ai trop de bemols.
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J’ai adoré ses longues phrases, son écriture, sans restriction.
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Son style est particulier c’est sûr.
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Quel que soit mon avis sur Auster (que tu connais) je dis BRAVO !
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J’y suis arrivée ! Yes!
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J’ai beaucoup aimé, pour l’ambition et le côté un peu fou du projet et si bien maîtrisé. Je garde tout de même une préférence passionnée pour les Paul Auster d’il y a quelques années ! Dans mon souvenir, le style était un peu différent, moins « proustien », mais surtout il y avait cette part laissée au hasard qui me bluffait toujours. Quels ont été tes Ferguson préférés ?
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Il faudrait que je me penche sur ses oeuvres plus anciennes pour connaitre davantage ce style si particulier.
Sans hésitations, le Ferguson que j’ai préféré est l’homosexuel. Et toi?
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