La vie à deux – Dorothy Parker

Il se mit à évoquer avec attendrissement ce qu’il trouverait chez lui : son dîner, ses enfants et sa femme, par ordre d’importance.

Vivre à deux peut sembler idyllique pour certains mais les personnages que nous rencontrons dans ces nouvelles ne sont pas aussi convaincus. 

La vie dépeinte par Dorothy Parker est loin d’être un symbole de bonheur. C’est âpre, corrosif et furieusement cynique. Il ne faut pas s’attendre aux Princesses et Princes. Les personnages sont habités par une réelle épaisseur qui permet de les prendre en affection ou en grippe. Chaque nouvelle nous projette dans un quotidien teinté de non-dits, de violence, d’alcool, de solitude, d’amour à sens unique, avec un sens de la description  véridique. 

Quand je pense à tous ceux qui se marient et puis qui gâchent leur vie en se disputant pour des riens. Oh je ne veux pour rien au monde ressembler à ces gens-là, chéri. On sera différents, nous deux, n’est-ce pas?

Ce recueil a été écrit en 1960 et même si certains comportements sont assez désuets (comme considérer une fille d’une vingtaine d’années non-mariée comme vieille fille..), il est toujours d’actualité: jalousie, ragot, manque de communication, attrait de l’argent, trahison… et j’en passe!

C’est avec un vrai plaisir que j’ai parcouru ces nouvelles. Mes préférées restent « La grande blonde » qui aborde la solitude d’une femme et  » Le petit Curtis »  qui raconte comment une mère adoptive considère son fils comme un faire-valoir. 

Quel dommage ! : ****
Le coup de téléphone : ***
La grande blonde: *****
Quelle soirée formidable !: **
Le merveilleux Vieux Monsieur: **
Monsieur Durant: ****
Le calme avant la tempête: ***
Le petit Curtis: *****
La vie à deux: ***
Vêtir ceux qui sont nus: ***
New York – Detroit: ****
Les sexes: ***
La jument: ****
Sentimentalité: ***
Arrangement en noir et blanc: ****
Les bonnes amies: *****

Je vous avouerai qu’il y a à peine deux semaines, je ne connaissais pas Dorothy Parker. C’est une présentation dans l’émission La Grande Librairie qui m’a rendu curieuse. J’ai découvert alors une femme avec un sacré tempérament. Nul doute que je continuerai à la lire. 

– La vie à deux de Dorothy Parker, traduction Benoîte Groult, Editions 10/18 (domaine étranger), 1960, 254 pages – 

Ce recueil de nouvelles signe ma troisième participation au Challenge organisé par Electra et Marie-Claude.

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