Le jeu de la musique– Stéfanie Clermont

Elle guette les occasions de commencer à vivre « vraiment », qui ne viennent pas.

Les premiers mots

C’était un lieu vivant, sans obligations, où de l’eau propre (ou qu’on pourrait croire propre) avait, on ne sait plus comment, trouvé les tuyaux et rempli d’anciens réservoirs gros comme des petites piscines creusées où des bancs de poissons rouges et blancs vivaient, mystérieusement, été après été.

Le jeu de la musique. Celui qui réunissait les cœurs et les âmes de belles personnes. Celui qui n’existe plus car un des leurs a décidé d’en finir avec la vie.
Comment surmonter l’absence? En racontant ses souvenirs, en faisant le point sur sa vie, en espérant y trouver un sens, enfin.

« Le jeu de la musique », c’est l’histoire de Céline, Sabrina, Vincent, Jess, Julie…. ou la vôtre, la nôtre, la mienne. Universelle, dramatique, mélancolique.

C’est un matin que je me suis dit : si je veux, je peux vivre, et si je veux vivre, je peux vivre comme je veux, et si je veux vivre, je vivrai avec eux, et si on veut de la vie, on peut vivre la nuit.

J’entends la voix qui dit : un cadeau, c’est ce qui se donne entièrement.

Ramène-moi du côté des vivants.

Annoncée comme recueil de nouvelles , cette lecture se joue de son lecteur. La forme correspond au genre mais le fond diffère: les personnages viennent et reviennent. Tantôt au présent, tantôt au futur. Finalement, peu importe à quoi se rattache ce récit, ce qui frappe ici, c’est la profondeur de l’écriture et la justesse des émotions. Les mots vous cueillent, vous transpercent, vous laceraient le cœur.

Je parlais de mélancolie, oui. Tout est sur un fil, on sent que la vie peut s’échapper et qu’il ne faudrait qu’une légère brise pour qu’elle nous échappe. À moins de rencontrer les bonnes personnes, les amis pour la vie, un amour particulier.

Rarement rentrer dans un récit ne m’a pas paru plus familier, les premiers mots ont résonné instantanément en moi pour ne plus me lâcher.
Si j’ai ressenti parfois moins d’émotions pour certaines histoires, toutes ont eu ce quelque chose en plus pour que je les dévore en deux jours.

Si vous lisez ce recueil, attendez-vous à être bouleversé, à perdre vos repères temporels, à être perdu par certains détails mais soyez sûr de vivre des histoires tristement belles.

J’avais le cœur si gros qu’il y avait amplement la place pour que s’y entassent la honte, la rage, la peur, la déception, l’envie, le regret, la gêne et le mépris.

– Le jeu de la musique de Stéfanie Clermont, Editions Le Quartanier, Collection Polygraphe, nouvelles, 2017, 344 pages –

Ce recueil de nouvelles signe ma première participation au Challenge organisé par Electra et Marie-Claude.

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