Rends-leur hommage. Raconte-les non pas avec une modestie feinte et une fierté cachée mais de l’intérieur Maryam, de l’intérieur. Laisse ta douleur s’exprimer.
Les premiers mots
Un homme est assis, seul, dans une cellule.
Il tient dans une main une pierre, dans l’autre une aiguille à coudre, .
Il creuse la pierre avec la pointe de l’aiguille.
Il grave un nom.
Elle a eu trois naissances: une sur un fond de révolution, une autre en France et la dernière sur la terre de ses origines.
Maryam est née en Iran à l’heure de la révolution qui embrase le pays. Ses parents sont des activistes chevronnés mais leur combat communiste est de plus en plus difficile à mener. Sa mère et elle doivent rejoindre le père déjà parti en France.
Commence alors une vie d’exilée, tiraillée entre ses parents et la volonté de devenir française, de ne plus être montrée du doigt, de devenir transparente.
Tout au long de ce récit, Maryam nous propose des séquences de sa vie un peu « plic-ploc », on la suit dans ses rêveries, dans sa vie d’adulte pour revenir à son enfance… Elle nous explique alors sa relation avec sa langue maternelle et sa langue d’adoption, comment garder ses racines quand on pousse autre part.
Maryam raconte avec beaucoup de talents les atrocités subies par les Iraniens restés au pays, elle raconte aussi la douleur d’être en France, de quitter son pays, la perte de ses repères et de la difficulté d’adaptation.
Alors il se passa quelque chose d’étrange: elle avala sa langue. Elle ferma les yeux et elle engloutit sa langue maternelle qui glissa au fond de son ventre, bien à l’abri, au fond d’elle, comme dans le coin le plus reculé d’une grotte.
Cette histoire joue sur plusieurs tableaux, du très concret comme l’exil, l’apprentissage du français, à des parties plus poétiques qui débutent par « Il était une fois » où Maryam se met en scène. C’est un récit très beau que ce court roman grâce aux qualités d’écriture de l’auteure.
J’y ai vu des ressemblances avec L’art de perdre (où on sent que l’écriture est plus aboutie) et je ne doute pas que les prochains romans de l’auteure gagneront en intensité.
Les avis de Delphine et de Laeti.
– Marx et la poupée de Maryam Madjidi, Editions Le Nouvel Attila, 2017, 208 pages –
J’ai beaucoup beaucoup aimé ce roman, qui peut paraître « ovni » dans sa forme. Elle joue sur plusieurs tableaux. D’habitude ça m’ennuie mais elle a réussi à m’accrocher totalement. Les parties que j’ai le plus appréciées sont celles où elle dit son amour pour la langue. C’est très beau et elle promet de chouettes choses pour la suite.
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Je crois aussi qu’elle nous réservera de belles surprises!
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C’était bien parti pour moi. Ça commençait fort avec cette voix et ce sujet. Puis, la forme éclatée m’a laissée sur ma faim. Dommage…
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Je peux comprendre que cette forme ne plaise pas à tout le monde…
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Tu confirmes mon envie de le lire !
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J’espère que tu le liras à ton tour!
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Je crois que je n’ai jamais lu de Goncourt 1er roman…
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C’était une première pour moi 🙂
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Je l’avais offert à ma mère l’année dernière après en avoir lu de belles critiques! Elle a adoré. Il va falloir que je lui pique (oui j’adore offrir des bouquins aux gens que j’aime pour ensuite les leur piquer :D)
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Je pique aussi des livres offerts à ma maman 😀
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C’est toute la force de ce roman, je trouve, que de naviguer entre les époques, les formes textuelles et les souvenirs. Une lecture marquante, en ce qui me concerne.
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Je ne sais pas s’il me marquera longtemps mais j’ai beaucoup apprécié les pensées et souvenirs de Maryam.
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Tu soulignes le manque d’intensité, c’est un gros bémol ou juste un détail ?
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Non un détail 🙂
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très curieuse de le découvrir!
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Je pense pouvoir dire qu’il te plairait 🙂
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rien que les similitudes avec L’Art de perdre me font envie… je note!
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(Ils sont différents dans la forme mais le message est similaire 🙂 )
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