Le livre que je ne voulais pas écrire – Erwan Larher 

Sans cesse on te demande si tu vas écrire dessus. Non. Tu vas écrire autour.

Les premiers mots

Tu écoutes du rock. Du rock barbelé de guitares et de colère. Depuis la préadolescence. Môme, il te fallait une autorisation paternelle avant de te servir de la chaîne stéréo. Inépuisable enchantement.

Vous faites peut-être partie de ceux qui n’ont pas (encore) lu ce livre et vous vous dites « moi, jamais! ».. Sachez que j’étais comme vous. Pour moi, il était hors de question que je lise un roman/témoignage d’un gars qui s’était fait tirer dessus au Bataclan.  J’avais l’impression d’avoir vu trop d’images, d’avoir entendu assez de récits pour me faire ma propre idée. « Le livre que je ne voulais pas écrire » était devenu « Le livre que je ne voulais pas lire » (ok c’était facile). Et puis, ce livre est apparu sur les étagères de la bibliothèque de ma ville, ça ne me coûtait rien de le prendre. Dans le train, le jour-même, je commençais à le lire, à l’aimer, à le terminer avidement le lendemain. Aussi simple que ça. Entre temps, j’avais déjà essayé de convaincre ceux qui ne l’avaient pas encore lu et me demandais à qui je pouvais bien l’offrir…

Un héros aurait surmonté le ridicule de la situation et, malgré la douleur, se serait redressé pour, d’une voix rauque altérée par une souffrance maîtrisée, « envoyer ces enfants de salauds en enfer ! » Super Lavette gît dans son sang et celui de ses voisins, ne peut pas bouger, feint d’être mort. Super Lavette ne cache personne, ne protège personne, n’aide personne à s’enfuir

Je ne vous ferai pas de résumé de ce livre. Je veux juste que comme moi, vous oubliiez vos préjugés et que vous rencontriez Erwan, Jeanne, Alice, Loulou, Sigolène, et tous les autres. Ses proches qui ont pris la plume pour raconter leur 13 novembre et comment ils avaient vécu ce drame. Car ce qu’Erwan ne voulait pas c’était se mettre en avant. Il ne voulait pas écrire ce livre. Alors il parle en « je », en « tu », en « il », en « nous »... pour que ce récit soit universel.
Erwan Larher est écrivain et ça se sent, il a le sens des formules et de la narration. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir son écriture et son humour ravageur.

Ni témoignage, ni récit. Invente autre chose. Forme. Langue. Creuser. Avoir l’audace de t’autoriser à mentir, même par omission. 

Ce texte est aussi un vibrant hommage aux personnels soignants , ces réparateurs de corps décharnés, d’âmes blessées. 

Ce livre résonne comme un bel hymne à la vie... 

Les billets de Delphine, Céline , Céline (Mes Echappées livresques), Saxaoul

Sur ce, je m’en vais écouter un petit air de rock et chanter à tue-tête.

– Le livre que je ne voulais pas écrire d’Erwan Larher, Quidam Editeur, 2017, 260 pages – 

 

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