Collaboration horizontale– Navie & Carole Maurel

Alors je t’en prie, ma chérie, sois heureuse d’aimer. Choisis toujours la vie…

On en parle peu et pourtant. Pendant la guerre 40-45, des femmes françaises ont aimé des soldats allemands. Leur relation leur a valu la tonte des cheveux et des lynchages publics. Mais comment résister à l’amour?

Tomber amoureuse n’est pas une ignominie. On dit « tomber amoureux » et pas « s’envoler amoureux« . 

Le mari de Rose est parti combattre et elle, est restée dans son immeuble en compagnie de son fils. Pour la soutenir, elle peut compter sur ses amies et sur un ami de son mari. Lors d’une visite du soldat allemand, Mark, pour vérifier la présence de Juifs dans les appartements, Rose tombe tout simplement amoureuse. Commence alors une relation cachée de tous et surtout passionnée. Les deux amants s’aiment d’un amour sincère et espèrent même pouvoir vivre leur histoire au grand jour. Leurs doux rêves seront vite avortés. Les mauvaises langues commencent à se douter de quelque chose…

C’est une bande dessinée qui offre une lecture intéressante de ce pan inconnu de l’histoire. Les personnages féminins présents dans l’immeuble ont tous quelque chose de très humains. Je ne veux pas tout vous dévoiler mais certaines femmes valent le détour. Elles sont en décalage avec ce qu’on attend d’elles et souffriront de cette différence. 

-C’est comment d’être amoureux, Camille?
-Ca dépasse l’entendement, ça donne du courage…
-Je ne suis jamais tombée amoureuse. Enfin des hommes m’ont aimée, mais mal…
-Il n’y a pas de mauvaise façon d’aimer. quand on te fait mal, c’est pas de l’amour, Joséphine…

La couverture annonce déjà la qualité des dessins que l’on retrouve parmi les pages de la bande dessinée. Vous pouvez rester quelques minutes sur la première et quatrième de couverture pour y comprendre quelques indices. Les traits des jeunes femmes sont doux et empreints de belles couleurs.

L’accent de l’histoire est définitivement mis sur les femmes et sur leurs capacités à gérer cette guerre. Quand d’autres tombent amoureuses, d’autres entrent dans la Résistance ou collaborent. J’ai aimé la variété des personnalités et leur traitement. La fin m’a beaucoup touchée et émue.
Cette bande dessinée m’a fait penser au beau roman de Valentine Goby qui évoquait aussi ces relations interdites dans son  « L’échappée ».

Une bande dessinée à découvrir! Et je pense bien me pencher sur le travail de la dessinatrice, Carole Maurel (Son site) ainsi que sur ses autres collaborations. Pour en apprendre plus sur la scénariste, c’est par ici!

– Collaboration horizontale de Navie & Carole Maurel, Editions Delcourt, Collection Mirage, 2017, 140 pages – 

Et pour ce jour de rentrée de la BD de la semaine, c’est chez Moka que les amoureux des bulles se retrouvent!

30 réflexions sur “Collaboration horizontale– Navie & Carole Maurel

  1. lasardine29 dit :

    sur ma liste pour la biblio, j’ai hâte de découvrir cet album d’autant que je viens de lire « L’apocalypse selon Magda » de Vollmer-Lo et Maurel justement et que j’attends de découvrir « En attendant Bojangles » en images 🙂

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  2. flyingelectra dit :

    quel sujet ! je connais une personne dont le grand-père est allemand. Secret de famille longtemps caché. J’ai vu une documentaire sur Arte sur ces 60 000 enfants nés après ou pendant la guerre de pères allemands. Plusieurs tentaient de retrouver leurs pères dans le document et racontaient leur enfance, souvent difficile (leurs mères tondues à la libération)..
    Je note la BD ! merci du partage 🙂

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