[Les chroniques oubliées – 5] 

Ce ne sont plus des chroniques oubliées mais des chroniques déterrées! J’ai enchaîné plusieurs lectures pour lesquelles l’envie/l’inspiration/le temps m’a manqué pour rédiger des billets individuels.  Je les reprends donc ici pour vous offrir un cinquième round.

Au programme: de l’émotion (beaucoup), des frissons et quelques abandons.

Les Bandes dessinées

  • Zai Zai Zai de Fabcaro, Editions 6 pieds sous terre, 2015, 72 pages –

Résumé de l’éditeur:

Un auteur de bande dessinée, alors qu’il fait ses courses, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir.

Bien trop court pour moi! L’humour est très cynique, complètement barré. On passe un chouette moment mais pas assez de pages pour que je me sente totalement prise par l’histoire.

  • Ce n’est pas toi que j’attendais de Fabien Toulmé, Editions Delcourt, 2014, 265 pages –

J’ai enfin pu mettre la main sur cette bande dessinée! Je l’attendais depuis des mois et grâce au prêt inter-bibliothèque, elle est arrivée jusqu’à moi. Je l’ai dévorée en quelques heures et je l’ai adorée. J’ai aimé cette rencontre avec cette petite trisomique qui répond au doux nom de Julia et son papa. J’ai apprécié l’humour et la franchise de l’auteur sur son ressenti face à cette enfant qu’il n’attendait pas. J’ai suivi avec émotion les débuts de vie de sa fille et souri à chaque progrès qu’elle faisait. Sans aucun doute, je retiendrai longtemps cette oeuvre sensible.

Les romans adultes

  • Coeur-Naufrage de Delphine Bertholon, Editions Lattès, 2017, 304 pages –

Résumé de l’éditeur: 

À bientôt trente-quatre ans, Lyla est tenaillée par le sentiment de passer à côté de l’existence. Elle enchaîne les fiascos amoureux, accumule les névroses et attend, sans trop savoir quoi. Jusqu’au jour où un étrange message la ramène dix-sept ans en arrière. Cet été-là, sur la côte basque, tout allait basculer…

Grâce à mon amie Laeti, j’ai lu Delphine Bertholon. Vous pouvez d’ailleurs lire son billet ici.  Je me suis plongée dans ce récit tout entière pour en sortir complètement retournée. Le destin de Lyla, l’histoire de son premier amour et de ses conséquences, ne m’ont pas laissé insensible. J’ai aimé cette écriture franche, qui agrippe et qui ne vous lâche pas. Les personnages m’ont émue (aux larmes) et j’ai eu du mal à les quitter.
Merci Laeti pour m’avoir forcé la main, :-).

  • Zombi de Joyce Carol Oates, Editions Stock, 2011, 224 pages –

Résumé de l’éditeur:

Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère – qui l’adore – mais ni l’un ni l’autre ne croient une seconde à l’accusation d’agression sexuelle sur un mineur dont il est l’objet.
Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargé de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.
Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.
Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l’auteur a pu trouver les mots pour l’écrire.

Oates nous embarque dans la tête d’un meurtrier en série. Ce roman m’a dérangée et m’a bien remué les tripes. Au final, plus d’écœurement que de satisfaction.

Les romans jeunesse

  • Le bébé et le hérisson de Mathis, Editions Thierry Magnier, 2015, 48 pages –

Résumé de l’éditeur:

Mes parents sont des pignoufs !
Ils ne parlent pas, ils crient. Affalés sur le canapé, ils n’ont pas le courage de préparer les repas. Seuls les jeux vidéo et les magazines people semblent les passionner. Évidemment, dans ces conditions, qui s’occupe de Léo, le petit dernier ? Eh bien Guillaume et Manon, le frère et la soeur aînée, bien sûr. Et ils le font avec toute la compétence, le sérieux dont savent faire preuve les enfants dans des circonstances pareilles.
Quand les rôles sont inversés et que les enfants assument les responsabilités des parents, tandis que ceux-ci continuent leur vie d’ados attardés…
Les parents dorment, les enfants veillent.

Un court roman qui m’a beaucoup plu et que je relirai avec plaisir. Le sujet est grave: trois enfants sont livrés à eux-mêmes car leurs parents ne savent pas s’en occuper, ou plutôt ne veulent pas, tout occupés qu’ils sont à jouer aux jeux vidéos. Le problème c’est que le plus jeune des enfants n’est encore qu’un bébé… C’est aux deux aînés de prendre la place des parents. J’ai adoré le ton de ce livre ainsi que les messages délivrés.
Les avis des tentateurs: Jérôme et Noukette.

  • Max et les poissons de Sophie Adriansen, Editions Nathan, 2015, 64 pages –

Résumé de l’éditeur:

Max a un poisson rouge ! C’est sa récompense : à l’école, il a reçu un prix d’excellence. Max a aussi une étoile jaune sur la poitrine. Il la trouve jolie, mais ses camarades se moquent de lui et disent qu’elle sent mauvais. Il ne comprend pas pourquoi. Comme il ne comprend pas cette histoire de « rafle » dont parlent ses parents. Ils disent qu’elle aura lieu demain, mais c’est impossible : demain, c’est son anniversaire ! Il sait déjà que sa sœur lui a fait un cadre en pâte à sel et il espère que ses parents lui offriront un second poisson…

J’apprécie toujours les romans jeunesse dédiés à la seconde guerre mondiale et encore plus quand la guerre est racontée du point de vue d’un enfant. Ce roman ne déroge pas à la règle. Max ne comprend pas ce qui se passe et n’a qu’une idée en tête: son poisson! Les événements qui le touchent de plein fouet le font grandir un peu trop vite. J’ai aimé ce récit mais, parce qu’il y a un « mais », je l’ai trouvé un peu trop… « édulcoré« . (Peut-être est-ce que j’aime trop ce qui me fait pleurer?). Cependant, je comprends le parti pris de l’autrice et admire d’avoir pu mettre des mots simples sur cette période noire.

  • Sauveur & Fils saison 2 de Marie-Aude Murail, Editions Ecole des Loisirs, 2016, 315 pages –

Résumé de l’éditeur:

Au numéro 12 de la rue des Murlins, à Orléans, vit Sauveur Saint-Yves, un psychologue antillais de 40 ans, 1,90 mètre pour 80 kilos.

Côté jardin, il mène sa vie privée avec son fils Lazare de 9 ans et il a quelque espoir de reconstruire une famille avec Louise Rocheteau et ses deux enfants.

Côté ville, Sauveur reçoit ses patients. Parmi eux : Ella Kuypens, 13 ans, qui se travestit en garçon et chante Sans contrefaçon, de Mylène Farmer, devant son miroir, Blandine Carré, 12 ans, qui se shoote aux bonbons Haribo et fait un tabac sur YouTube avec ses vidéos de poupées Pullip, Gabin Poupard, 17 ans, qui est Elfe de la Nuit dans World of Warcraft et qui squatte le grenier de son psy dans le civil, Samuel Cahen, 16 ans, qui ne se lave plus mais s’étonne de collectionner les râteaux avec les filles, ou encore Alex et Charlie qui, comme leurs prénoms ne l’indiquent pas, sont deux jeunes femmes souhaitant avoir ensemble un bébé…

Décidément, les humains sont de drôles de gens.

Est-il utile de dire que ça a encore été un coup de cœur?! Pas besoin de faire tout un discours! On retrouve ici Sauveur et son fils avec les mêmes patients et des petits nouveaux qui sont encore plus attachants que dans le premier tome;

  • Rien que ta peau de Cathy Ytak, Editions Actes Sud Junior, 2014, 72 pages –

Résumé de l’éditeur:

Elle est lente, obsédée par les couleurs. On la dit immature, voire idiote. Qu’elle ait un corps, des désirs, personne ne le comprend. Sauf Mathis. Ces deux-là vont s’apprivoiser, et s’aimer. Et rien ne saurait saccager leur histoire.

Un roman d’adolescence qui m’a plu et sur lequel je n’ai pas eu le temps de revenir. Il m’a particulièrement touché car la narratrice est une ado légèrement handicapée. J’ai donné cours à ce type d’élève et  j’ai retrouvé ici la même approche au corps et à la sexualité. Une belle histoire d’amour. J’en redemande.

  • Hugo de la nuit de Bertrand Santini, Editions Grasset, 2016, 224 pages –

Résumé de l’éditeur:

Après Le Yark et Jonas, le requin mécanique, tous deux en cours d’adaptation au cinéma, Bertrand Santini livre chez Grasset-Jeunesse un nouveau roman qui allie humour et gravité, tendresse et impertinence. Il y explore la nature des rêves, à travers une intrigue aux ramifications subtiles. À l’instar du jeune héros du livre, le raisonnement du lecteur est chahuté jusqu’aux révélations finales, qui viennent bouleverser nos convictions les plus profondes.

Passée les premières lignes, j’ai cru que j’étais tombée dans un livre jeunesse sacrément triste! Et bien non, ne vous fiez pas aux premières pages et laissez-vous entraîner par Hugo et ses drôles de comparses! J’ai d’abord pensé que je devais pleurer et finalement, au fur et à mesure, c’est le rire et une bonne dose d’émotions qui m’a animée! Une lecture que je recommanderai! (Et cette couverture! On en parle?!)

Abandons

Comme dans toutes bonnes Chroniques Oubliées, il faut des abandons! Je vous en présente deux qui m’ont beaucoup frustrée car ces deux bouquins ont été encensés par la critique. Mais voilà, impossible pour moi de continuer ces lectures.

  • L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante, Editions Gallimard Poche, 2016, 448 pages –

Résumé de l’éditeur:

Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Non, je n’ai pas pu continuer. Même si on m’a dit « patience, ça devient intéressant après », « ce n’est que le début », « tu verras après tu ne pourras plus le lâcher ». Non, non et non. Quand je m’ennuie pendant une bonne centaine de pages, je n’ai pas envie d’être plus patiente. Je l’ai finalement « lu » en diagonale mais rien ne m’a poussé à le reprendre. Je l’ai d’ailleurs revendu. (Pour ceux/celles intéressé(e)s, il est peut-être encore disponible au Pêle-Mêle de Bruxelles Centre 😉 )

  • Crépuscule du tourment de Léonora Miano, Editions Grasset, 2016, 288 pages –

Résumé de l’éditeur:

De nos jours, quelque part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être, quatre femmes s’adressent successivement au même homme : sa mère, la femme à laquelle il a tourné le dos parce qu’il l’aimait trop et mal, celle qui partage sa vie parce qu’il n’en est pas épris, sa sœur enfin.
À celui qui ne les entend pas, toutes dévoilent leur vie intime, relatant parfois les mêmes épisodes d’un point de vue différent. Chacune fait entendre un phrasé particulier, une culture et une sensibilité propres. Elles ont en commun, néanmoins, une blessure secrète : une ascendance inavouable, un tourment identitaire reçu en héritage, une difficulté à habiter leur féminité… Les épiphanies de la sexualité côtoient, dans leurs récits, des propos sur la grande histoire qui, sans cesse, se glisse dans la petite.

J’avais été prévenue comme quoi ce livre serait compliqué à cause de la prose particulière de l’autrice, et les mises en garde étaient justifiées. C’est une belle plume que celle que nous offre Léonora Miano mais je n’ai pas été séduite, elle m’a laissé très en retrait et je n’ai pas pu poursuivre ce récit. Dommage, car le thème me plaisait énormément.


J’arrête là avec mes chroniques, même s’il reste quelques livres à chroniquer, je mets un point d’honneur à en faire des billets individuels.
J’espère que vous ne vous êtes pas enfuis devant tant de lecture. Je m’en serais voulue de ne pas vous parler de ces livres, certains ont été de vrais coups de cœur mais le temps manquant, j’ai dû faire des choix. Le principal c’est que je les ai lus et que j’ai pu vous en dire quelques mots.

Je vous souhaite un excellent début de vacances! Ma PAL de l’été est prête, attention il y a du lourd! Je ferai un billet pour vous les présenter tout bientôt.

Les Chroniques oubliées 1 , 2, 3, 4.

26 réflexions sur “ [Les chroniques oubliées – 5] 

    • mespagesversicolores dit :

      Je me rappelle de ton billet sur le Bertholon. Il est tellement beau ce livre!

      Comme je l’ai mis plus haut, ne te fie pas à un seul avis pour le Ferrante, il y a plein de lecteurs qui ont adoré!

      Le « Sauveur » fait partie de mes lectures doudou, j’adore!

      J’aime

  1. ynabel dit :

    Oh plein de belles lectures ! J’ai adoré Zai Zai Zai Zai et les deux premiers tomes de Sauveur et fils ! J’ai aussi beaucoup aimé Le bébé et le hérisson ainsi que Hugo de la nuit découvert également grâce au blog de Noukette 🙂

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  2. Laeti dit :

    Oulà il y en avait des titres oubliés! Ta chronique est très sympa en tout cas! Tss tss comment ça, forcée la la main pr Delphine Bertholon! Je suis hyyyper contente que tu l’aies autant apprécié ! Je te conseille ses autres titres évidement !

    Je te rejoints parfaitement pour la suite des aventures de Sauveur, Hugo de la nuit et le Toulmé!

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  3. celina dit :

    Merci pour tes impressions. C’est vrai qu’on n’a pas toujours le temps, ni l’envie, de tout chroniquer. Je te rejoins pour Fabcaro, j’adore son humour barré. Mais le format court ne m’a pas dérangée. J’ai lu un autre titre de cet auteur « Steak it easy » qui regroupe 3 récits autobiographiques et par moments tout aussi absurdes ; j’ai beaucoup ri et c’est plus long que zaï zaï…peut-être que cela te plairait ? Quant à l’amie prodigieuse, je n’avais déjà pas envie de le lire alors… 😉

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  4. AMBROISIE dit :

    C’est dommage que tu n’ai pas apprécié L’amie prodigieuse, c’était une incroyable surprise pour moi surtout que je passais un moment difficile. Et puis j’ai Zombi dans ma PAL, en ce moment je lis American Psycho et si tu me dis que c’est vachement dérangeant j’ose imaginer le pire.

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  5. marysemanou dit :

    Bonjour,j’ai poussé un soupir de soulagement lorsque j’ai lu votre commentaire sur L’amie prodigieuse car moi aussi je n’y arrive pas . Je l’ai sur ma table de salon, le prends de temps en temps car j’ai horreur de ne pas finir un livre et ayant lu des commentaires dithyrambiques. Mais non c’est long, c’est lent.

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