Je me dis que ce n’était pas une histoire de corps, mais de nécessité.
Les premiers mots
C’est la cour de récréation d’un lycée, une cour goudronnée cernée de bâtiments anciens aux fenêtres et hautes, à la pierre grise.
Des adolescents, sac à dos ou cartable posé aux pieds, discutent par petits groupes, les filles avec les filles, les garçons avec les garçons. Si on observe attentivement, on repérera un surveillant, à peine plus âgé.
C’est une histoire d’amour.
De passion, de déraison, de nécessité, de corps. D’abandon, d’abandon de soi. De recherche, de tendresse, de larmes. De larmes, de sexe. D’adolescents, d’adultes. De vie ou de mort. De vie et de mort. D’amour, de nouveau.
Philippe, 17 ans, rencontre Thomas. Le premier commence à assumer son homosexualité alors que le deuxième se cache et ne se l’avoue pas. Ce sera alors une relation tue, à l’abri de tous. Une histoire aussi brève qu’intense et qui marquera au fer rouge les deux garçons.
Je crois que je l’aime pour cette solitude, que c’est même précisément elle qui m’a d’abord poussé vers lui. J’aime son retranchement, sa séparation d’avec le dehors autant que son défaut de peur. Pareille singularité m’émeut, me fait ployer.
Philippe Besson se rappelle son premier amour et il nous emmène dans sa jeunesse à la rencontre de ce jeune homme dont il est tombé amoureux presqu’au premier regard. Avec pudeur et sensibilité, il dépeint ses émotions, ses émois et ses frissons. Il en profite aussi pour nous faire comprendre l’importance de cette relation dans sa vie d’écrivain. Il se livre à nous en toute transparence et ce côté « je vous raconte ce qui m’est arrivé » m’a tout de suite plu. Je ne pensais pas être aussi émue à la lecture d’une « simple » (alors qu’elle ne l’est pas du tout) histoire d’amour. Il a réussi à me tirer quelques larmes et des frissons.
L’amour, c’est des bouches qui se cherchent, qui se prennent, des lèvres qu’on mord, un peu de sang, le poil de sa barbe qui irrite mon menton, ses mains qui empoignent ma mâchoire, afin que je ne lui échappe pas.
Ce livre me fait renouer avec cet auteur que j’avais adoré avec « Une bonne raison de se tuer » et « Les jours fragiles » mais qui m’avait laissé un goût de trop peu dans « Les passants de Lisbonne ».
C’est encore avec un très grand plaisir que j’ai partagé cette lecture avec Laeti! Même si ce livre fut plus court que le précédent (Le Garçon), il n’en demeure pas moins important, car il a été un beau coup de coeur! Pour lire son avis, c’est par ici.
– Arrête avec tes mensonges! de Philippe Besson, Editions Julliard, 2017, 198 pages –
Jamais lu Besson. Je devrais?
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Sans hésitation, oui avec celui-ci ! 😀
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Tu as trouvé de bien jolis mots pour décrire cette relation amoureuse! Je pense que tu as été davantage absorbée par celle-ci que moi? Je l’ai adorée, évidement, mais encore plus quand on assiste à la naissance de l’auteur, quand il parle de ses romans, et de son enfance. Et puis la dernière partie… magistrale! Il faut qu’on trouve le titre de notre prochaine LC ma chère Fanny :-))
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Je ne sais pas si j’ai été plus absorbée que toi mais en tout cas ses mots résonnent encore! Quelle beauté !
Pour la prochaine lecture, on y réfléchit? Jeunesse? Adulte?
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Un auteur qui ne m’a jamais vraiment tentée (et puis je le confonds toujours avec Patrick Besson!) – mais ce que tu dis de ce livre me touche…je le tenterai à l’occasion!
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J’ai l’impression que celui-ci est différent des autres. L’auteur se livre totalement. Si tu as l’occasion de regarder, il est passé dans On n’est pas couché et il était très émouvant.
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Ahlala, je ne l’ai pas encore lu !!
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Il faut remédier à cette erreur ! 😀
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J’ai les vacances pour faire sa connaissance car tu m’as juste donné envie ! 😉
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Je suis ravie! J’espère que tu viendras me dire ce que tu en as pensé!
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