Quartier Lointain– Jirô Taniguchi 

Portant le fardeau d’un homme adulte, j’arpentais, pour la deuxième fois, le chemin de mes 14 ans. Et ce chemin prenait, au fil des jours, de plus en plus de virages…

D’habitude, je n’aime pas les mangas. J’ai lu Chiisakobé de Minetaro Mochizuki et je n’ai pas  trouvé mon compte, les dessins m’ont plu mais je n’ai pas été touchée par l’histoire. Je pensais que ce genre-là n’était pas pour moi. Et puis, je me suis penchée sur l’oeuvre de Jirô Taniguchi! Suite à son décès, je voulais comprendre l’engouement qu’il avait suscité. Et j’ai compris pourquoi. Les deux tomes de Quartier Lointain m’ont emmenée dans un monde de douceur et de sensibilité.

Qui n’a pas rêvé de retomber dans la (douce) période de son adolescence? Le héros de notre bande dessinée va y être propulsé sans l’avoir demandé. Alors qu’il se trompe de train, il revient dans le village de son enfance, là où sa mère est enterrée. Profitant d’un laps de temps avant de reprendre le bon train, il se recueille au cimetière et perd connaissance. À son réveil, il a de nouveau 14 ans, l’âge où sa vie a basculé avec le départ de son père qu’il n’a plus revu depuis. Il essaiera alors de changer le cours de sa existence pour éviter que son père parte.

Durant ce voyage dans le temps, Hiroshi profite de chaque moment avec sa famille tout en ayant son mental d’homme de 48 ans. Il est alors plus ouvert sur le monde et ses parents le trouvent très mature.

Personne ne devient jamais vraiment adulte. L’enfant que nous avons été est toujours là, bien vivant, tout au fond de nous. Il est comme ce ciel. Avec le temps, nous croyons grandir. Mais la maturité n’est qu’un leurre, une entrave à notre âme libre d’enfant.

Une fois ouvert, je me suis félicitée d’avoir emprunté les deux tomes en une fois! En effet, cette bande dessinée est impossible à lâcher. Tout d’abord, j’ai été captivée par les dessins qui sont tout simplement splendides! Ensuite, l’histoire et les messages qui s’en dégagent sont très intéressants.

L’auteur nous offre une réelle reflexion sur le poids des secrets, les valeurs que peuvent véhiculer une famille, les prises de décisions qu’on ne prend pas pas et qu’on regrette. Je me suis prise d’affection pour Hiroshi qui est en perpétuel questionnement. Alors, oui, c’est fantastique, mais c’est aussi touchant.

Un beau coup de ❤

– Quartier Lointain, tome 1 de Jirô Taniguchi, Editions Casterman Ecritures, 2002, 198 pages – 
– Quartier Lointain, tome 2 de Jirô Taniguchi, Editions Casterman Ecritures, 2003, 206 pages – 

Cette semaine, c’est Mo‘ qui accueille les amoureux des bulles!

41 réflexions sur “Quartier Lointain– Jirô Taniguchi 

  1. Mes échappées livresques dit :

    J’ai découvert Taniguchi quand j’étais ado et ça a été un gros coup de coeur pour son travail. Quartier Lointain est mon préféré. Je te conseille Le journal de mon père du même auteur qui est très sympa également 😉

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  2. Laeti dit :

    J’aurais d’office passé mon chemin devant un manga! je n’en ai jamais lu et ça ne me dit rien du tout. Mais l’histoire que tu racontes si bien, me parle… J’ai toujours trouvé dans la littérature asiatique un côté spirituel, avec bcp de réflexions sur la vie, le sens à lui donner… j’imagine que ce sont des thèmes qu’on retrouve ici. On dirait en tout cas!

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  3. flyingelectra dit :

    je les ai découvert chez mon cousin il y a des années à Paris, pareil : un vrai coup de coeur, j’en ai lu pas mal – seule ma dernière lecture a été une légère déception !

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