Elle voulait un destin. N’importe lequel.
Un billet, deux romans.
Deux filles aux destins différents et pourtant quelques ressemblances peuvent être soulevées: la volonté de se créer un nouveau destin.
Si le premier n’a pas été la révélation que j’attendais, le deuxième m’a carrément prise aux tripes.
« The Girls » a été vu et revu, encensé de toute part et mis au rang de coup de cœur chez la plupart des lecteurs.
Résumé de l’éditeur:
Nord de la Californie, fin des années 1960. Evie Boyd, quatorze ans, vit seule avec sa mère. Fille unique et mal dans sa peau, elle n’a que Connie, son amie d’enfance. Lorsqu’une dispute les sépare au début de l’été, Evie se tourne vers un groupe de filles dont la liberté, les tenues débraillées et l’atmosphère d’abandon qui les entoure la fascinent. Elle tombe sous la coupe de Suzanne, l’aînée de cette bande, et se laisse entraîner dans le cercle d’une secte et de son leader charismatique, Russell. Caché dans les collines, leur ranch est aussi étrange que délabré, mais, aux yeux de l’adolescente, il est exotique, électrique, et elle veut à tout prix s’y faire accepter. Tandis qu’elle passe de moins en moins de temps chez sa mère et que son obsession pour Suzanne va grandissant, Evie ne s’aperçoit pas qu’elle s’approche inéluctablement d’une violence impensable.
J’ai lu ce roman début février et j’ai hésité à en faire un billet parce que je ne savais pas trop quoi dire à son sujet…. Finalement, l’associer avec un autre livre est une bonne solution.
Pour tout dire, j’ai trouvé ce livre lent. Il est divisé en chapitres qui allient le passé et le présent de l’héroïne, Evie. Et cette partie « contemporaine » ne m’a pas convaincue. J’aurais voulu être plongée plus profondément dans son passé.
Ce que je retiens est le caractère de cette jeune adolescente qui est prête à tout accepter pour vivre à mille à l’heure. Mais je l’ai trouvée assez « passive » par rapport à ce qui lui arrive.
La tension s’installe petit à petit et Evie découvre, en même temps que le lecteur, l’étendue de la force destructrice de cette secte. Russel, le gourou, hypnotise Evie, qui des années après, ne s’en est toujours pas remise. On la sent encore fragile et assez « inapte » à la vie.
Mon bémol vient du fait que cette nouvelle Evie ne m’intéressait pas (et ce n’est que mon avis!) La jeune Evie par contre m’a plu et j’aurais voulu l’accompagner davantage. Emma Cline a su décrire à merveille les sentiments de ces adolescentes en mal d’amour et de sensations fortes.
En somme, c’est un roman qui m’a permis de découvrir l’histoire effroyable de la secte de Charles Manson (et oui, je n’avais entendu que des bribes) et la folie meurtrière qui s’était emparée des membres mais qui garde comme un goût de trop peu.
– The Girls d’Emma Cline, Éditions La Table Ronde, Collection Quai Voltaire, 2016, 336 pages –
Pour le deuxième, attention, changement de genre. Si je regrettais que la première adolescente soit un peu effacée, il en va tout autrement de l’héroïne de « Histoire de petite fille ».
On rencontre ici Mona, 16 ans. Elle aussi rêve de partir de sa banlieue pour se faire un destin, même n’importe lequel.
La jeune adolescente nous donne le ton directement: elle a couché avec un gars à 13 ans et elle a vite compris l’attraction qu’elle pouvait déclencher chez les hommes. Arrivée à l’âge de 16 ans, elle quitte le domicile familial et se retrouve à Los Angeles. Elle sait ce qu’elle veut, et elle sait qu’elle fera ce qu’elle veut: faire du porno. Elle change physiquement, devient une autre et se fait vite remarquer dans ce milieu assez malsain.
Ce n’est pas l’univers pornographique qui m’a fait lire ce livre, j’étais simplement curieuse de comprendre les motivations de ces jeunes filles. Même si l’auteur ne se concentre que sur Mona, on comprend vite que cette industrie est une grosse machine qui broie et qui rejette ses pauvres filles comme des déchets. À moins d’être comme Mona. Prête à tout. L’auteur nous livre tous les détails sordides des tournages, préparez-vous à avoir le cœur retourné.
On apprend à discerner le caractère de Mona grâce aux différents points de vue des personnages qui la côtoient. Chacun a un avis bien différent car elle sait les manipuler pour arriver à ses fins. Mona m’a paru à la fois diabolique et perfide.
C’est un livre qui m’a fait sortir de ma zone de confort, habituée que j’étais aux beaux sentiments et aux personnages émouvants…et je ne le regrette pas du tout.
– Histoire de petite fille de Sacha Sperling, Éditions Seuil, 2016, 260 pages –
J’ai lu les deux et à l’inverse de toi j’ai, de loin, préféré le premier 🙂
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Ces deux livres sont tellement différents qu’ils génèrent obligatoirement des réactions différentes et c’est tout aussi bien ! 😀
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The Girls a été un coup de coeur!
J’ai lu les deux premiers romans de Sacha Sperling mais sans vraiment accrocher – ton billet très enthousiaste me donne envie de découvrir ce livre dont je n’avais pas entendu parler…
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Je n’ai pas lu d’autres livres de l’auteur mais son style cinglant pourrait me plaire dans d’autres de ses bouquins !
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Je n’ai pas lu The Girls mais j’ai beaucoup aimé le second. Dérangeant et habilement mené je trouve.
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Oui, j’ai vraiment été prise dans l’histoire !
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Bon, tu me donnes bien envie de me plonger dans le second 😉
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Attends-toi à être dérangée et peut-être même fascinée par ce « drôle »de personnage…
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Franchement, pour ces deux-là, je passe mon tour (et ce n’est pas de refus en ce moment ^^). Pour le premier, on en avait déjà parlé, ton avis mitigé + le résumé qui ne me dit rien, ça ne m’emballe pas.
Et pour le second, je ne pense pas que le contexte, le monde de la pornographie, me plairait. Même si je ne doute pas de la portée du personnage.
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Si un jour tu as envie d’être dérangée, pourquoi pas? 😀
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Génial, ton idée d’associer un livre à un autre. Présenté ainsi, le second me fait plus envie que le premier, même si le sujet risque de me remuer.
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C’est sur que le thème est hyper malsain mais ça sort de ce que j’avais l’habitude de lire.
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je ne veux pas lire The Girls (vu même en anglais, j’ai donc encore plus hésité) car j’aime trop Sharon Tate et je ne peux pas lire un bouquin sur son assassin. Sinon, pour le second, j’ai vu l’auteur en itw, et sa jeunesse m’avait intrigué, il était justement interrogé sur ce roman. Au final, aucun pour moi (ouf ma PàL m’aurait tapé dessus ! )
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Même si le livre ne se concentre que sur le personnage de la fille, je peux comprendre ton refus . Je ne te conseille pas « California Girls » qui lui se base sur le meurtre.
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Merci !
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J’aime aussi ton association de deux romans, le fait de souligner les différences, ce qui a marché dans le plaisir de lecture et ce qui n’a pas fonctionné.
Pas sûre de les lire, je suis un peu frileuse des fois 🙂
Je vois que tu es en train de lire les nouvelles de Lucia Berlin. J’ai hâte de lire ton avis, il m’intéressait beaucoup ce livre-là
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Pour entrer dans ces lectures, il faut savoir dans quoi on s’embarque!
Alors oui je lis Lucia Berlin… Lentement …. C’est assez particulier ! J’étais hyper emballée au début et là arrivée au 3/4 du livre, il s’essouffle un peu et je commence à m’ennuyer.
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J’avais beaucoup aimé le côté psychologique et donc un peu lent de The girls je dois dire, un premier roman diablement efficace !
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Un peu trop lent pour moi. Mais je vois bien ce que les lecteurs ont aimé dans ce livre .
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Pour ma part, j’avais bien aimé The girls, même si ce n’était pas un coup de coeur, comme j’ai pu en voir beaucoup sur la blogosphère. Tu me donnes envie de découvrir le livre de Sacha Sperling !
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Le second est totalement différent, limite il peut donner la nausée 😀
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Ah oui à ce point…!!
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